Mercure et Argus

Information sur l’artiste
Jacob Jordaens [Anvers, 1593 - Anvers, 1678]

Date de l’œuvre libre
Vers 1620
Jacob Jordaens, Mercure et Argus, vers 1620.
Jacob Jordaens,
Mercure et Argus, vers 1620.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Contenu

Jacob Jordaens a trouvé ce sujet dans Les Métamorphoses d’Ovide, dans lesquelles Jupiter se voit contraint de transformer Io, une nymphe dont il s’est épris, en une génisse blanche, afin de la soustraire au courroux de son épouse Junon. Io se retrouve cependant sous la garde d’Argus, qui est aux ordres de Junon. Jupiter dépêche alors Mercure, qui s’apprête, dans ce tableau, à dégainer un sabre pour délivrer la maîtresse de Jupiter de son geôlier en le décapitant.

 

Le peintre semble vouloir faire déchoir les protagonistes de la fable de leur condition divine, en réduisant notamment Argus, doté dans le mythe d’une centaine d’yeux, à un vieillard fatigué et hirsute qui n’a plus rien d’effrayant. Mercure se voit pour sa part incarné par un berger aux pieds sales qui vient d’engourdir la vigilance d’Argus en jouant de la flûte posée à terre. Cette œuvre de Jordaens aux forts accents naturalistes s’inscrit dans la tradition nordique, le peintre reprenant pour une part la composition gravée sur ce sujet par Hendrick Goltzius. Mercure et Argus n’en sont pas moins figurés dans leur nudité héroïque, à la manière des sculptures antiques. Un relief figurant Adonis blessé sur un sarcophage romain a même inspiré à Jordaens l’attitude du vieil Argus qui s’appuie sur son bâton.

 

L’intensité et la franchise de cette composition sont accentuées par le cadrage resserré qui est appliqué à la scène et par la force des contrastes colorés, qui caractérisent les œuvres exécutées par Jordaens à cette période.

Artwork label
Description de l’œuvre

Vers 1620
Huile sur toile
H. 202 ; L. 241 cm
Achat en 1843
Inv. H 679