En 1815 déjà, Ingres avait illustré cet épisode de la vie de l’Arétin dans un premier tableau. Plus de trente ans plus tard, il choisit de retravailler ce thème, dans un souci de

quête de la perfection caractéristique de son art.

Quatorze dessins préparatoires à cette seconde version sont connus, conservés dans le fonds d’atelier de l’artiste au musée Ingres de Montauban. Ils témoignent de son attention particulière à la position de l’Arétin, qui n’est plus debout comme dans l’œuvre de 1815, mais désormais assis. Le mouvement de ses jambes, prolongé par une pantoufle placée en équilibre, démontre une recherche de l’arabesque et de l’effet décoratif de la ligne. Celle-ci s’inscrit dans l’évolution de l’art du peintre, tout comme son intérêt pour le corps féminin illustré par les deux nus placés en arrière-plan.