Cinq croquis d’après le modèle Joseph et un cavalier

Information sur l’artiste
Théodore Géricault [Rouen, 1791 – Paris, 1824]

Date de l’œuvre libre
Entre 1818 et 1824
Théodore Géricault
Théodore Géricault,
Cinq croquis de noirs et d'un cavalier, 1818-1822
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset
Contenu

Ce dessin a parfois été rapproché du Radeau de « La Méduse » (Paris, musée du Louvre), peint entre 1819 et 1819 par Théodore Géricault, bien qu’aucune des postures dessinées ne correspondent exactement à celles des personnages de la composition finale. L’étude centrale se concentre sur le dos du modèle et sa musculature, motif souvent étudié par Géricault et qui reflète son admiration pour Michel-Ange.

 

L’intérêt constant de l’artiste pour la représentation de l’homme noir, qu’il dessine dans ses carnets ou dans des études peintes, témoigne de son engagement politique : il participe en effet aux débats de son temps et milite pour l’abolition de l’esclavage.

Le modèle a pu être identifié, il s’agit du haïtien Joseph (son nom de famille n’est pas connu), décrit comme « le plus beau modèle qui ait couru les ateliers de Paris » selon un grand quotidien de l’époque. Géricault repère le jeune homme, acteur et acrobate dans une troupe, et le fait poser en particulier pour la figure visible de dos qui fait des signaux de détresse au sommet du radeau dans la grande composition Le Radeau de « La Méduse ». Cette collaboration lui assure un certain succès et il devient un modèle particulièrement apprécié. Après le décès prématuré de Géricault en 1824, Joseph est choisi pour être l’un des trois modèles masculins doté d’un salaire mensuel à l’école des Beaux-Arts de Paris.

Cette feuille appartient à un ensemble de 31 dessins offerts au musée de Lyon en 1877 par le collectionneur His de La Salle. Cet amateur d’art fut un proche de Géricault : ils se rencontrent probablement lorsqu’ils rejoignent un régiment de cavalerie lors de la Première Restauration, partisans tous les deux d’un retour sur le trône de la dynastie des Bourbons. Géricault décède prématurément, en 1824, et dès lors His de la Salle va s’attacher à rechercher la plupart des dessins exécutés par son ami pour les intégrer à sa collection.

Artwork label
Description de l’œuvre

Entre 1818 et 1824

Plume et encre brune ; en haut à gauche croquis de cavalier à la mine de plomb.

H. 23 ; L. 28,3 cm

Signé en bas à droite, à la plume et encore brune : Géricault

Don His de la Salle en 1877

Inv. X 1029-25