Les deux femmes au bouquet

Information sur l’artiste
Fernand Léger [Argentan, 1881 - Gif-sur-Yvette, 1955]

Date de l’œuvre
1921
Contenu

La carrière de Fernand Léger débute à Paris en 1900, à l’École des Arts décoratifs. ». La découverte de Cézanne au Salon d’Automne de 1907 l’encourage à abandonner ses essais impressionnistes. À la Ruche, colonie d’artistes parisienne, où il s’installe en 1909, il rencontre Delaunay avec lequel il partage la « période héroïque de la couleur ». Par l’intermédiaire de D.H. Kahnweiler qui le soutient en 1913, il découvre le cubisme de Picasso et Braque mais préfère rejoindre le groupe de Puteaux autour des frères Duchamp. Pour traduire les aspects du monde moderne, il introduit les « contrastes de formes » - des volumes élémentaires répétés comme autant d’éléments de constructions- qui l’amènent à l’abstraction.

 

Après la Première Guerre mondiale, il peint une série de tableaux où éléments mécaniques et disques sont magnifiés par la couleur. Dans la série des « Déjeuners » et des personnages placés dans un intérieur, de 1921 à 1924, la figure humaine est définie sans charge émotive tel un véritable objet.

 

Deux figures féminines avec un bouquet à la main sont représentées dans un intérieur l’une de face, l’autre de profil. Seul le traitement coloré de leur bras les différencie. Ces femmes dépourvues de toute sentimentalité ont une apparence de robot. Leur traitement en grisaille et leur modelé contrastent avec le traitement géométrique et les formes fragmentées du fond où se laissent reconnaître quelques éléments : un cactus dans un pot, une chaise, une lampe avec son abat-jour et un guéridon au pied torsadé. L’œuvre se rattache à ce « rappel à l’ordre » qui se manifeste dans la culture française d’après 1918. Elle illustre un moment où Léger s’engage dans un certain classicisme fondé sur Poussin, David et Ingres.

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

1921
Huile sur toile
H. 92 ; L. 65,5 cm
Legs de Jacqueline Delubac en 1997
Inv. 1997-38
© ADAGP, Paris, 2020

Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset