De l’Antiquité au XXe siècle, partez à la rencontre de dix œuvres des collections du musée et découvrez les liens tissés entre les arts visuels et la musique.

Pour accompagner votre déambulation dans les salles, une playlist musicale vous est proposée ci-dessous, pour une immersion sonore dans chacune des œuvres du parcours.

1.    En lien avec :
Pietro Vannucci, dit le Pérugin, L’Ascension du Christ
1495-1498, huile sur bois transposée sur toile

Josquin des Prés, Ave Maria
Interprété par The Cambridge Singers sous la direction de John Rutter, in The Sacred Flame, European Sacred Music of the Renaissance and Baroque Era, Collegium Records, 2009.

Ave Maria - Josquin Desprez, John Rutter, The Cambridge Singers - YouTube
Ce motet (pièce polyphonique composée sur un texte libre), est l’un des plus fameux de Josquin des Prés (vers 1450/1455-1521). Considéré comme l’un des plus grands et des plus prolifiques compositeurs de musique vocale de la Renaissance, l’artiste a notamment été membre du chœur papal à Rome et au service de la famille Sforza à Milan.

2.    En lien avec :
Égypte, Élément de harpe
Fin de la Basse Époque (Ve-IVe siècle av. J.-C.), bois de cèdre et de buis, fibres végétales

Rafael Pérez Arroyo, The palace is beautiful
In Music In the Age of the Pyramids, Ancient Egypt, 2001, Natural Acoustic Recordings, Rafael Pérez Arroyo & Rosevil Productions

Aucune partition musicale de l’ancienne Égypte n’a été retrouvée et il est difficile de recréer le son de la harpe égyptienne à partir des objets, fragmentaires, découverts lors des fouilles archéologiques. Certains musiciens contemporains, comme le compositeur et musicologue espagnol Rafael Pérez Arroyo, proposent toutefois des créations originales jouées sur des instruments inspirés des harpes égyptiennes.

3.    En lien avec :
Iran, probablement Téhéran, Carreau aux trois musiciennes
2de moitié du 19e siècle, céramique à pâte siliceuse, à décor moulé et peint sous glaçure transparente

Pantea Alvandipour et Ensemble Delgosha, Le chant des Iraniennes
Enregistré à l’occasion du 18e Festival de l’imaginaire, Maison des Cultures du Monde, Paris, 2014

C’est au milieu du XIXe siècle, sous la dynastie des Qajars, que l’art musical persan atteint son apogée. Le répertoire savant est repensé, sans toutefois rompre avec la tradition. Le chant, avec ses brisures de voix caractéristiques, se mêle harmonieusement au jeu le jeu des instrumentistes. Les pièces musicales composées en Iran à cette période font la part belle à l’improvisation.

4.    En lien avec :
Bernardo Cavallino, La Joueuse de clavicorde
Vers 1645-1650, huile sur toile

Johann Pachelbel, Aria Secunda – Hexachordum Apollinis
Interprété au clavicorde par Wim Winters, 2018

Johann Pachelbel (1653-1706) est un compositeur et organiste allemand de la période baroque. Les six airs qui constituent Hexachordum Apollinis (1699), à l’harmonie simple et douce, ont été écrits pour être joués au clavicorde ou au clavecin dans un cadre intime, mais aussi interprétés à l’orgue devant un public plus large.

5.    En lien avec :
Jacques Stella, Salomon sacrifiant aux idoles
Vers 1650, huile sur toile

Synaulia, Pompei
In Music from the Ancient Rome, volume 1, Amiata Records, 1996

La pièce musicale Pompei a été composée par l’ensemble Synaulia, une équipe de musiciens, archéologues, paléontologues et chorégraphes qui ont orienté leurs recherches sur la musique de l’Antiquité étrusque et romaine. Ce morceau fait écho à l’ambiance festive de la scène peinte par Jacques Stella.

6.    En lien avec :
Gerard Van Honthorst, Les Chanteurs
XVIIe siècle, huile sur toile

Rans & Flagel, Dat men eens van drincken spraeck
In Van Antwerpen tot Parijs, De la Seine à l’Escaut, Eufoda, 2001

Au XVIIe siècle, les chansons à boire, jouées dans les tavernes et les auberges, sont très appréciées aux Pays-Bas. Cette chanson populaire, interprétée au violon et au luth, loue les plaisirs du vin et de l’ivresse.

7.    En lien avec :
Nicolas Lancret, Le Duo
Vers 1730, huile sur toile

Antonio Vivaldi, All’Ombra di Sospetto, RV 678
Interprété par le Netherlands Bach Collegium, sous la direction de Pieter Jan Leusink, Marjon Strjik (voix), Marion Moonen (flûte traversière), Frank Wakelkamp (violoncelle), Rien Voskuilen (clavecin), 2013

All’Ombra du Sospetto, pièce pour flûte traversière et voix, a été composée par le Vénitien Antonio Vivaldi (1678-1741), l’un des plus célèbres compositeurs baroques et violoniste virtuose. Artiste extrêmement prolifique, il a composé plus de huit cents œuvres, dont les fameuses Quatre Saisons.

8.    En lien avec :
François Gérard, Corinne au cap Misène
1819-1821, huile sur toile

Isabella Colbran, So che un sogno e la speranza (1809)
In Italian Arias for Voice and Harp, interprété par Maria Chiara Pizzoli (soprano) et Marianne Gubri (harpe), Tactus, 2014.

L’Espagnole Isabella Colbran (1785-1845) est l’une des plus fameuses chanteuses lyriques de son temps. Épouse du compositeur Gioachino Rossini, elle a elle-même composé quatre recueils de chansons, dont Petits airs italiens, dans lesquels la voix est accompagnée d’une lyre – ou d’une harpe - à l’instar de Corinne, l’héroïne de l’œuvre de François Gérard.  

9.     En lien avec :
Auguste Renoir, Femme jouant de la guitare
1896-1897, huile sur toile

Francisco Tárrega, Recuerdos de la Alhambra
Interprété par John Williams, in The Guitar Album, Sony, 1982

Francisco Tárrega (1852-1909) est considéré comme l’un des maîtres les plus influents de la guitare classique moderne. En 1896, il compose Recuerdos de la Alhambra, pièce écrite pour guitare solo. Sa composition singulière et virtuose, qui utilise le trémolo (consistant à jouer plusieurs notes dans un même mouvement rapide), donne l’impression d’entendre plusieurs guitares.

10.    En lien avec :
Georges Braque, Violon
1911, huile sur toile

Satie Variation (After Gymnopédie No. 1)
Arrangée pour violon et piano par Svetoslav Karparov, interprétée par Esther Abrami (violon) et Iyad Sughayer (piano), in Esther Abrami, Sony, 2022

Erik Satie (1866-1925) a composé les Gymnopédies en 1888. Ces trois valses lentes sont les variantes d’un même thème et présentent une même structure musicale. Comme les artistes cubistes l’ont fait en peinture, Erik Satie rompt avec la tradition de la musique classique. Les Gymnopédies, mélodies d’une apparente simplicité, tendent vers une recherche de pureté musicale et de sensations.