Étude pour une corrida n°2
Information sur l’artiste
Francis Bacon [Dublin, 1909 - Madrid, 1992]
Étude pour une corrida, n°2, 1969
© The Estate of Francis Bacon / All rights reserved / ADAGP, Paris 2024. Image © Lyon MBA / Photo RMN- René-Gabriel Ojéda
Né à Dublin, Francis Bacon vit à Londres la période de la Grande Guerre. Il séjourne entre 1926 et 1927 à Berlin, puis à Paris, où il est très impressionné par une exposition de dessins de Picasso à la galerie Paul Rosenberg. À son retour en Angleterre, en 1929, il travaille comme décorateur d’intérieur et réalise ses premières peintures influencées par le cubisme et le surréalisme. Le triptyque Trois études de figures au pied d’une crucifixion (1944, Londres, Tate Britain) marque sa véritable entrée sur la scène artistique.
À partir de 1949, il commence la série des « Têtes » et en 1950, celle des figures de papes d’après le Pape Innocent X de Velásquez, espérant « faire un jour la peinture la meilleure du cri humain. » Au début des années 1950, les portraits de ses proches qu’il peint parfois d’après des photographies et ses autoportraits constituent l’essentiel de ses recherches. Il renoue en 1962 avec le format du triptyque à la veille de sa rétrospective à la Tate Gallery.
En 1969, Bacon peint trois tableaux sur le thème de la corrida. Ce sujet lui aurait été inspiré par Picasso auquel il s’est souvent référé ou par Michel Leiris, dont l’œuvre est traversé par le thème de la tauromachie. Isolés dans un cercle ocre, qui évoque autant une piste qu’une arène, le torero et le taureau sont en train de s’affronter. Le mouvement est suggéré par un jeu de courbes qui, sur le sol ou dans les airs, évoquent le tournoiement de la bête et les voltes de la muleta. Traitées dans les mêmes tonalités de brun et de mauve, les deux figures se livrent à un combat fusionnel. La distorsion des corps atteint une brutalité extrême que renforce encore la trituration des couleurs. Le carré rouge qui domine la foule, frappé d’un cercle et surmonté d’une forme qui ressemble à un rapace, a souvent été rapproché d’un emblème nazi, issu de ces photographies d’actualité que Bacon collectionnait et qui jonchaient le sol de l’atelier.
1969
Huile sur toile
H. 198,3 ; L. 147,5 cm
Legs de Jacqueline Delubac en 1997
Inv. 1997-20
Catalogue Raisonné no. 69-05
© The Estate of Francis Bacon /All rights reserved / Adagp, Paris and DACS, London © ADAGP, Paris, 2020
Image © Lyon MBA - Photo RMN / Ojéda - Le Mage