Deux études pour Arlequin

Information sur l’artiste
Claude Gillot [Langres, 1673 – Paris, 1722]

Date de l’œuvre libre
Vers 1712-1716
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Claude Gillot,
Deux études d'Arlequin, 1712-1716
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Contenu

Entre 1690 et 1720, le théâtre de la commedia dell’arte devient un genre à part entière dans la peinture française. La figure masquée de l’Arlequin est la plus récurrente, omniprésente dans l’œuvre de Claude Gillot, artiste ayant lancé la mode de cette thématique. Les Deux études pour Arlequin sont préparatoires à la peinture Les Deux carrosses (1712-1716), conservée au musée du Louvre. Ce tableau illustre la scène dite « des Carrosses » : deux mégères - jouées par les personnages de l’Arlequin et de Scaramouche travestis de manière grotesque- se déplaçant dans leurs « vinaigrettes » se font face et refusent chacune de céder le passage. Un commissaire intervient pour les faire reculer. Cette scène de Comédie italienne est comme souvent teintée de satire sociale, on y dénonce les aléas de la vie urbaine mais aussi l’orgueil des bourgeois.

 

Les deux études de l’Arlequin montrent la même gestuelle que celle retenue dans la composition finale, avec le buste penché hors du carrosse, bras droit tendu, et le masque noir comme décrit dans la Comédie italienne. Différentes phases de recherches de l’artiste sont lisibles : Arlequin est représenté tout d’abord avec une robe de chambre laissant apparaître son torse nu, puis le second dessin se concentre sur le costume traditionnel associé au personnage. Cette évolution correspond à un repentir sur la peinture, des analyses ayant mis au jour la présence de repeints sur le vêtement de l’Arlequin : son costume a été ajouté dans un second temps. De ce fait il est probable que le dessin ait été réalisé en même temps que la peinture. Il existe d’autres études dessinées reliées au tableau : deux dessins d’ensemble (musée du Louvre, Paris et Metropolitan Museum, New York) et une étude pour la tête et les mains des laquais (Fogg Art Museum, Cambridge). Enfin, un dessin préparatoire à la figure de Scaramouche est passé en vente en 2018.

 

Bien qu’ayant acquis une certaine notoriété en son temps, Gillot a été ensuite largement éclipsé par Antoine Watteau qui travailla un temps dans son atelier. Attribué par le passé à Watteau, le dessin conservé au musée des Beaux-Arts de Lyon a été rendu à Gillot par Pierre Lavallée dès 1924.

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

Vers 1712-1716
Pierre noire, sanguine et traces de rehauts de craie blanche sur papier beige
H. 37,3 ; L. 26 cm
Inv. 1966-38
Transfert de la bibliothèque municipale, 1966