La Lumière du monde

Information sur l’artiste
François Boucher [Paris, 1703 - Paris, 1770]

Date de l’œuvre
1750
François Boucher, La Lumière du monde, 1750
François Boucher,
La Lumière du monde, 1750.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset. Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée en 1955 par le musée du Louvre ; en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires Inv. 1955-106 et M.N.R. : 823
Contenu

La Lumière du monde est l’une des premières œuvres religieuses de grand format peintes par François Boucher, davantage connu pour ses scènes mythologiques et champêtres à tonalité galante. Ce tableau a été réalisé pour l’autel de la chapelle privée du château de Bellevue à Meudon, à la demande de Mme de Pompadour, qui y recevait Louis XV en toute intimité. D’un format modeste, cette œuvre de dévotion privée était installée dans une antichambre qui faisait office d’oratoire.

 

Il ne s’agit à proprement parler ni d’une Nativité ni d’une Adoration des bergers, en raison notamment de la présence d’un personnage que sa gourde désigne comme un pèlerin. La colombe retenue par un enfant fait par ailleurs allusion à l’épisode de la Purification. Cet audacieux renouvellement iconographique est rendu possible par la dimension privée de la commande. Présenté au Salon de 1750, La Lumière du monde provoque des commentaires acerbes de la part de Denis Diderot, qui reproche aux Vierges de Boucher leur air « de gentilles caillettes » et à ses anges de ressembler à « de petits satyres libertins ». Boucher est ainsi accusé de provoquer la crise de la peinture d’histoire, alors qu’il se fait au contraire l’interprète d’un christianisme joyeux alors en plein essor, en plaçant le culte marial et le sentiment maternel au centre de sa composition. L'œuvre n’en marque pas moins une étape essentielle dans la carrière de l'artiste. Peu après l'exposition de cette toile au Salon de 1750, Boucher obtint un logement au Louvre et la charge de Premier peintre du Roi.

 

Le tableau illustre le début de l’Évangile selon Saint Jean où il est écrit que « Le verbe était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, illumine tout homme », la douce lumière qui émane de l’Enfant et qui inonde l’espace pictural faisant tout le prix de cette œuvre.

 

Une gravure de Fessard parue en 1761 en donne le sujet : la Lumière du monde. Transperçant les nuées, elle relie le monde divin et les réalités terrestres, symbolisées par la poule et les œufs du premier plan. Le traitement de cette lumière, qui rayonne en halo autour de l'enfant, estompe les formes et se fond dans les nuées, montre que François Boucher a su méditer la leçon des maîtres italiens, et tout particulièrement celle de Corrège.

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

1750
Huile sur toile
H. 175 ; L. 130 cm
Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée en 1955 par le musée du Louvre ; en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires
Inv. 1955-106 et M.N.R. : 823