La Mort de Chioné

Information sur l’artiste
Nicolas Poussin [Les Andelys, 1594 – Rome, 1665]

Date de l’œuvre libre
Vers 1622
Nicolas Poussin, La Mort de Chioné, 1619-1622.
Nicolas Poussin,
La Mort de Chioné, vers 1622.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Contenu

La découverte de cette œuvre contribue à une meilleure connaissance des débuts de Nicolas Poussin, en même temps qu’elle lève le voile sur un pan de la création à Lyon au XVIIe siècle. Le peintre exécute en effet La Mort de Chioné aux environs de 1622, alors qu’il fait étape dans cette ville, sur le chemin de l’Italie. Le tableau lui a certainement été commandé par Silvio I Reynon, un soyeux lyonnais d’origine milanaise et se trouve encore chez son descendant en 1791.

 

Tiré des Métamorphoses d’Ovide, le récit de la mort de Chioné a rarement été traité en peinture. Femme d’une beauté telle qu’Apollon et Mercure se sont épris d’elle, Chioné a donné naissance à deux jumeaux, Autolycus et Philammon, qui ont chacun pour père l’un des dieux précités. L’orgueil insensé de la jeune fille, qui s’est vantée d’avoir plus d’attraits que Diane, lui vaut d’être châtiée par la déesse courroucée. Cette dernière lui ôte toute possibilité de tenir de nouveau pareil discours, en transperçant sa langue d’une flèche qui lui est fatale. Bouleversé, son père Dédalion se précipite du haut du mont Parnasse, mais échappe au trépas grâce à sa transformation en épervier par Apollon.

 

Le jeune peintre n’a pas hésité à placer au centre de la composition le corps nu de Chioné, envisagé en un raccourci saisissant. Éclairées d’une lumière blafarde par les rayons que darde la déesse lunaire, ses chairs livides impressionnent le spectateur, dont l’émotion fait écho à celle des enfants et de Céyx, l’oncle de la jeune femme, au premier plan. La Mort de Chioné prouve que Poussin est déjà à cette date le grand peintre que le séjour italien confirmera, sa capacité d’invention et d’expression des passions étant déjà frappante.

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

Vers 1622
Huile sur toile
H. 109,5 ; L. 159,5 cm
Achat en 2016 avec le concours des mécènes du Club du musée Saint-Pierre, du fonds du Patrimoine et de la Région Rhône-Alpes
Inv. 2016.1.1