La Nuit d'Oppède
Information sur l’artiste
Étienne-Martin [Loriol, 1913 - Paris, 1995]
La Nuit d'Oppède, 1942.
Image © Lyon MBA - Photo Alberto Ricci
La Nuit d'Oppède s’inscrit dans une des thématiques récurrentes chez Étienne-Martin, celle de la « Nuit », liée aux rêves et imprégnée de connotations mystiques et de ses lectures des romantiques allemands. L’artiste est en effet très influencé par la culture ésotérique et s’intéresse au taoïsme, à l’hindouisme ainsi qu’à l’ascèse de certains courants catholiques.
La Nuit d’Oppède représente une figure ailée, comme celle de la Nuit II sculptée en 1935 dans un bloc de pierre (Lyon, musée des Beaux-Arts). Oppède fait référence au village du Vaucluse où l’architecte Bernard Zehrfuss crée une communauté d’artistes pendant la seconde guerre mondiale, Étienne-Martin s’y réfugie lui-même avec sa famille dès 1941. Lieu d’échanges artistiques et spirituels dans un contexte d’austérité voire de dénuement, Oppède lui offre un terrain d’exploration intérieure le menant à une véritable crise mystique.
Le sculpteur utilise une composition resserrée, ramassée, similaire à celle déjà mise en œuvre pour la Nuit II – la matérialité du bloc de bois est encore sensible - mettant ainsi en avant l’intériorité de ces deux figures ailées. La Nuit d’Oppède était initialement conçue pour accueillir une boule de cristal au sein d’une cavité. Plusieurs états successifs de cette sculpture sont connus grâce aux échanges épistolaires entre le sculpteur et le galeriste Marcel Michaud : le visage reprend dans un premier temps les traits de Simone Boudot, rencontrée en 1929 à l’école des beaux-arts de Lyon, puis ensuite, après une modification effectuée en 1954, ceux d’Alma Montiel, actrice qu’Étienne-Martin représente par ailleurs par une tête sculptée, également conservée dans les collections du musée.
1942
Bois de châtaignier
H. 80 ; L. 55 ; P. 65 cm et socle H. 93,5 ; L. 42 ; P. 42 cm
Legs d’Aude Dumas en 2019
Inv. 2019.17.1
© ADAGP 2020