L’Éditeur Eugène Figuière

Information sur l’artiste
Albert Gleizes [Paris, 1881-Avignon, 1953]

Date de l’œuvre
1913
Contenu

Albert Gleizes apprend le métier de son père, dessinateur d’ameublement, avant d’aborder la peinture par l’impressionnisme. En 1907, il fonde l’Abbaye de Créteil, véritable phalanstère d’artistes et d’écrivains. Immédiatement sensible au cubisme, il expose au Salon des Indépendants de 1911. L’année suivante, en 1912, il publie avec Metzinger le premier livre consacré au cubisme : Du cubisme publié par l’éditeur Eugène Figuière dont il peint le portrait. Comme Braque et Picasso, il introduit dans sa composition des lettres et des mots mais qui n’ont aucune valeur de rébus, mais désignent davantage un cercle d’admirations. À l’instar de ces derniers, Gleizes fragmente la représentation de son modèle en facettes, mais sans le faire disparaître. De même, sa palette colorée contraste avec les camaïeux ocres-gris du cubisme analytique de ses aînés.

 

Mobilisé en 1914 puis réformé, il part à New York où il se lie avec Duchamp et Picabia. À son retour à Paris en 1919, il expose à la galerie de L’Effort moderne, reprenant aussi le travail doctrinal (La peinture et ses lois, 1924). Retiré en 1926 à Serrières, au bord du Rhône, il fonde une nouvelle communauté d’artistes à Moly-Sabata, peint des compositions à caractère religieux tout en poursuivant une réflexion théorique de plus en plus marquée par un hermétisme spiritualiste (Tradition et cubisme, 1927 ; Vie et mort de l’Occident chrétien, 1930). Ainsi Le Centre noir (1925, Lyon, musée des Beaux-Arts) s’inspire de la forme du polyptyque médiéval.

Albert Gleizes,
Le Centre noir, 1925.
© ADAGP, Paris, 2020. Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset

Le Centre noir, 1925. © ADAGP, Paris, 2020. Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset

 

À partir de 1932, la décoration murale constitue une part importante de ses préoccupations ce dont témoigne notamment sa participation à l’Exposition internationale de 1937 aux côtés de Delaunay, Léger et Survage. Le thème de la figure en gloire, qui rappelle celle du Christ sur les tympans des églises romanes, apparaît dans son œuvre vers 1934. Elle donne lieu à plusieurs variations dont Terre et ciel (1935) constitue un aboutissement. Nombreux sont ses disciples qui s’inspirent, comme Chevalier et Pouyaud, de son système plastique, déclinant « rotations » et « translations » de plans colorés. 

Gleizes
Albert Gleizes,
Terre et ciel, 1935.
© ADAGP, Paris, 2020. Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset

Terre et ciel, 1935. © ADAGP, Paris, 2020. Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

L’Éditeur Eugène Figuière
1913
Huile sur toile
H. 143,5 ; L. 101,5 cm
Achat auprès de l’artiste en 1948
Inv. 1948-19

© ADAGP, Paris, 2020

Image © Lyon MBA - Photo RMN / René-Gabriel Ojéda

Le Centre noir
1925
Huile sur toile
H. 268,5 ; L. 354 cm
Legs de Juliette Roche-Gleizes en 1954
Inv. 1954-120

Terre et ciel
1935
Huile sur toile
H. 145 ; L.145 cm
Legs d’André Dubois en 2004
Inv. 2005-20