Tête de femme "Méduse", Ombre et Lumière
Information sur l’artiste
Alexei von Jawlensky [Torjok, 1864 - Wiesbaden, 1941]
Tête de femme "Méduse": Ombre et lumière, 1923.
Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette
Formé en Russie, Jawlensky s’établit en 1896 à Munich pour devenir peintre et fait la connaissance de Kandinsky. En 1908, avec sa compagne, Marianne von Werefkin, il séjourne avec Kandinsky et Gabriele Munter à Murnau, en Bavière. De cette rencontre naît en 1909 la Nouvelle association d’artistes munichoise qui se dissout fin 1911, pour rejoindre le mouvement du Cavalier bleu, qui vient de se créer, au sein de l’avant-garde expressionniste. La déclaration de guerre de 1914 contraint Jawlensky à quitter l’Allemagne pour la Suisse, d’abord à Saint-Prex, puis en 1917, à Zurich, foyer du dadaïsme. En 1921, après sa séparation avec Marianne von Werefkin, il s’installe à Wiesbaden où il se consacre à des variations peintes sur carton : paysages imaginaires, têtes mystiques, faces du Sauveur, têtes abstraites, réduites à quelques signes.
À partir de 1917, Jawlensky traite de manière quasi obsessionnelle pendant vingt ans le thème du visage. L’œuvre se rattache à la série des têtes mystiques - appelées aussi « Têtes de saints »- que l’artiste exécute de 1917 à 1923. Le visage, légèrement décentré, occupe la quasi-totalité du tableau. L’expression du regard aux yeux disproportionnés évoque le pouvoir pétrifiant de Méduse renforcé par le traitement stylisé de la chevelure. Par l’emploi de couleurs pures et contrastées, Jawlensky privilégie les jeux chromatiques à l’intérieur du visage. Russe d’origine, orthodoxe, Jawlensky est fasciné par l’art des icônes auquel il emprunte la codification des traits du visage, au moyen de grands cernes noirs.
Alors que le titre Méduse invite le spectateur à se référer à la mythologie, le sous-titre Ombre et Lumière suggère une lecture plus abstraite- et sans nul doute spiritualiste- du tableau.
1923
Huile sur carton
H. 42 ; L. 31 cm
Achat en 1956
Inv. 1956-24