Associé dès les débuts de sa carrière dans les années 1960 au mouvement Supports/Surfaces sans pour autant y être officiellement affilié, François Rouan a mené une trajectoire singulière, déconstruisant la structure traditionnelle du tableau pour ouvrir de nouvelles pistes. À partir des années 1980, il élargit sa pratique à de nouveaux médiums, photographiques, puis filmiques.

François Rouan
Regard voilé I, 2015-2016
ADAGP, Paris, 2025. Image © Lyon MBA - Photo Alexane Bouillaud

Le musée des Beaux-Arts a choisi d’interroger son œuvre à travers le thème de l’empreinte, objet d’une réflexion constamment présente dans son travail, depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui. L’empreinte aussi bien sous ses formes les plus littérales que dans l’exploration des notions de ressouvenance et de citation.  

Catalogue de l'exposition

Skira. 192 pages. Format : 22,5 x 24,7 cm. Prix de vente : 39 € TTC.

Partie de bateau, chef-d’œuvre de Gustave Caillebotte (1848-1894) et de l’histoire de l’impressionnisme, est entré dans les collections nationales au profit du musée d’Orsay. Grâce à un prêt exceptionnel, ce trésor national est présenté au public lors d’une tournée française. Le tableau est visible en premier lieu au musée des Beaux-Arts de Lyon à partir du 9 septembre, puis sera visible au musée des beaux-arts de Marseille et enfin au musée des beaux-arts de Nantes.

A la fin des années 1870, Caillebotte se laisse séduire par les effets de la peinture de plein air, caractéristique de l’impressionnisme. Il réalise plusieurs vues de jardins et un ensemble de scènes de canotage aux cadrages particulièrement novateurs font de lui l’une des figures les plus radicales du groupe impressionniste au tournant des années 1870-1880. En 1879, Gustave Caillebotte présente un ensemble exceptionnel de trente-cinq peintures et pastels à la quatrième exposition impressionniste. La plupart des œuvres représentent des scènes de sport nautique, de canotage et de loisirs en bord de rivière. La thématique est particulièrement séduisante pour Caillebotte, qui pratique lui-même l’aviron et se passionne pour ces sports nautiques importés d’Angleterre. En 1881, il acquiert une propriété en bord de Seine au Petit-Gennevilliers, face à Argenteuil, haut lieu de yachting.

Dans Partie de bateau, Caillebotte fait de l’activité sportive et du personnage du rameur en plein effort le sujet principal de son tableau, vu comme en « plan rapproché », à la différence de ses aînés impressionnistes qui font du motif un élément parmi d’autres du paysage (Monet, Renoir) ou dépeignent les canotiers avant ou après l’action (Manet). L’homme, venu directement de Paris, a ôté sa veste mais porte toujours son costume de ville (gilet, cravate, chapeau haut-de-forme) et non le maillot clair sans manche et le chapeau de paille typique des canotiers. Il s’agit bien là d’un portrait impressionniste caractéristique, où le modèle est présenté dans une activité moderne et quotidienne, dans un environnement réel et observé et non sur un fond neutre comme traditionnellement.

Le musée des Beaux-Arts de Lyon consacre une exposition à l’artiste américain Robert Guinan (1934-2016). Il s’agit de la première rétrospective proposée dans un musée français depuis les expositions du musée de Grenoble en 1981 et de l’Académie de France à Rome en 2005. Les expositions qui lui ont été consacrées à la galerie Albert Loeb (Paris) entre 1973 et 2008 ont fait connaître l’artiste en France. Près de quatre-vingt œuvres, créées entre 1965 et 2002, seront réunies. Elles proviennent du Musée national d’art moderne, du musée de Grenoble et du Centre national des Arts plastiques ainsi que de nombreuses collections particulières en France, en Italie et en Allemagne. L’importante sélection de peintures et de dessins sera complétée par deux séries de lithographies, l’une sur le thème de l’esclavage, l’autre inspirée des poèmes de guerre du grand poète anglais pacifiste Wilfred Owen.

En 1978, le musée des Beaux-Arts de Lyon acquiert auprès de la galerie lyonnaise Le Lutrin Portrait of Nelly Breda, 1973. Le tableau représente la mère d’Emile Breda, un musicien ami de l’artiste, compagnon de ses virées nocturnes dans les bars de Chicago qui lui fait rencontrer la plupart de ses modèles. À travers notamment ses scènes de bars et ses portraits, Guinan livre une réalité́ sans détour.

Originaire de Watertown (État de New York), Guinan rejoint Chicago en 1959 pour suivre à l’Art Institute des cours d’histoire de l’art, de peinture et de photographie. Après avoir abordé durant sa formation l’expressionnisme abstrait et le Pop Art, il adopte dans les années 1970 un style réaliste, prenant essentiellement pour sujet des déshérités, issus des quartiers pauvres de Chicago. Profondément attaché à Henri de Toulouse-Lautrec et à Edgar Degas, l’artiste est parfois rapproché d’Edward Hopper. Toutefois, alors que ce dernier met en scène des personnages anonymes, Guinan peint des portraits, dans un rapport de fraternité avec ses modèles.

L’exposition s’inscrit dans la lignée des nombreux travaux menés ces dernières années, qu’il s’agisse du grand programme d’étude des représentations des noirs dans l’art occidental de Henry Louis Gates Jr. (The Image of the Black in Western Art, Harvard, Harvard University Press, 2010-2014) ou de l’exposition « Le Modèle noir. De Géricault à Matisse » présentée en 2019 au Musée d’Orsay, tout en révélant, au-delà de toute ségrégation, l’attachement du peintre à traduire la condition humaine des laissés pour compte.

Commissariat :

Sylvie Ramond, directeur général du pôle des musées d’art, MBA | macLYON, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon, conservateur en chef du patrimoine

Albert et Sonia Loeb

Une soirée d’ouverture qui fait la part belle aux femmes dans les arts plastiques, et plus particulièrement aux peintresses oubliées. Pourquoi les femmes artistes sont-elles moins exposées, mises en avant et enseignées ? Quelles solutions pour pallier cette discrimination ? Lors d'un quizz dynamique en interaction avec le public et d'une table-ronde, nous tenterons d'apporter des réponses à ces questions.

Intervenantes :

Anne-Monteil-Bauer, autrice, comédienne et fondatrice de Si/si, les femmes existent
Sonja Dicquemare, enseignante à l'ENSBA Lyon
Aurélie Voltz, directrice du Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne
Modération par Maïté Cussey

En présence de Florence Delaunay, déléguée Droits, égalité et mémoires à la Ville de Lyon.

Déroulé de la soirée :

18h30 : Mot d'accueil par HF Auvergne-Rhône-Alpes et Florence Delaunay, adjointe égalité femmes-hommes à la Ville de Lyon.
18h45 : Mise en bouche de la programmation des Journées du Matrimoine en Auvergne-Rhône-Alpes par Françoise Barret, conteuse et membre du CA d'HF AURA.
19h : Performance Dans quels miroirs nous regardons-nous ? d'Anne Monteil-Bauer autour d'un quizz peintresses
19h40 : Table-ronde