Louis Janmot, Le Poème de l'âme

Louis Janmot, Le Poème de l'âme. L'Idéal, 1854.
Louis Janmot,
Le Poème de l'âme - l'idéal, 1854.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
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Le Poème de l’âme, œuvre à la fois picturale et littéraire, est le projet d’une vie, élaboré de 1835 à 1881 par le peintre lyonnais Louis Janmot. Il raconte l’épopée d’une âme sur la terre en trente-quatre tableaux et dessins, tous conservés au musée des Beaux-Arts de Lyon, formant deux séries distinctes et accompagnés d’autant de poèmes en vers.

À l’occasion de l’exposition Louis Janmot, Le Poème de l’âme organisée par le musée d’Orsay – Paris, avec la collaboration scientifique et les prêts exceptionnels du musée des Beaux-Arts de Lyon et présentée au musée d’Orsay du 12 septembre 2023 au 7 janvier 2024, le comédien et réalisateur Alexandre Astier a réalisé gracieusement une lecture du poème composé par Louis Janmot. 

Le Poème de l’âme entre 1835 et 1881

Première série (1835-1854) : les peintures

Les vingt années d’élaboration du premier cycle du Poème de l’âme auraient pu donner lieu à un ensemble stylistiquement très disparate. Il se dégage pourtant de cette série de dix-huit tableaux une grande cohérence visuelle. Les fonds évoquent des décors de théâtre devant lesquels les personnages se déplacent latéralement, comme sur une scène, renforçant de la sorte l’impression de continuité.

Le peintre-poète raconte ainsi le parcours initiatique d’une âme, sous les traits d’un jeune garçon vêtu de rose que l’on voit grandir et évoluer de tableau en tableau. Sa quête existentielle passe par la rencontre avec son âme sœur – une jeune fille vêtue de blanc – qui, comme lui, aspire au ciel, à la pureté et à l’harmonie. On suit les étapes et les vicissitudes de leur parcours : naissance, petite enfance, éducation, amours naissantes et rêve d’idéal. L’apparente quiétude de cette première série, en contraste avec la seconde, est souvent contredite par des détails nichés dans les œuvres ainsi que par les poèmes en vers qui soulignent à chaque étape le caractère tragique du destin de l’âme.

1. Génération divine

Au centre de la composition, dans la pénombre, un nouveau-né est soutenu par trois personnages, sorte de Trinité formée par le Créateur enlaçant un homme et une femme. À leurs pieds, est figuré le cycle du temps : au centre, l’allégorie du Présent fixe le spectateur du regard et sépare le Passé, à gauche, vieillard barbu à demi voilé, de l’Avenir, qui s’éloigne sur la droite, le visage invisible. L’obscurité du premier plan s’oppose à la lumière immatérielle de l’arrière-plan, peuplé d’anges. Au sommet de la composition sont figurés la Vierge de pitié et la croix de la Rédemption.

2. Le Passage des âmes

Un ange porte l’enfant du ciel vers la terre. À l’arrière-plan, les âmes sauvées sont guidées vers le ciel par leur ange protecteur, tandis que les damnés sont précipités dans les ténèbres. À droite, Prométhée, figure mythologique dont le foie qui renait sans fin est dévoré par un vautour, incarne les tourments qui attendent l’homme sur terre.

3. L’Ange et la mère

Cette composition est la première scène terrestre du Poème de l’âme. La mère serre son enfant (l’âme incarnée) dans ses bras, tandis qu’un ange prie pour lui. Cette image sereine de l’amour maternel se voile d’une inquiétude face aux épreuves qui attendent l’homme durant sa vie terrestre, suggérées par l’horizon barré par les collines.

4. Le Printemps

À partir de cette scène, ce sont deux enfants qui vont vivre côte à côte « les états successifs de l’âme à différents âges », tel que l’écrit Janmot dans le texte accompagnant le cycle. Alors que le garçonnet, vêtu de rose, s’attarde devant les merveilles de la nature, la fillette, impatiente, l’invite d’un geste à poursuivre leur chemin.

5. Souvenir du ciel

L’enfant rêve du ciel dont il a la nostalgie. Avec son âme soeur, il vole au-dessus d’un paysage, qu’on peut identifier comme la vallée de la Saône. Tous deux tendent les bras vers la Vierge, qui leur apparait avec l’Enfant Jésus. Le ciel est peuplé d’anges tenant des enfants dans leurs bras, tandis qu’à l’arrière-plan, une mère berce le sien.

6. Le Toit paternel

Cette scène est une vision concrète et paisible du bonheur familial. La mère, vue de face, écoute attentivement son aïeule qui lit la Bible. L’artiste s’est lui-même représenté sous la figure du père, un chien, symbole de fidélité conjugale, à ses pieds. Les deux enfants semblent à la fois fascinés et effrayés par l’orage, image des vicissitudes qui les attendent hors du foyer familial. Les femmes occupent ici la première place dans cette apologie des vertus traditionnelles liées à la famille au sein de laquelle se transmet la foi.

7. Le Mauvais Sentier

Les deux enfants se sont ici égarés dans un monde hostile et inquiétant. Ils gravissent un escalier, symbolisant le chemin de la connaissance, sous le regard inquisiteur de personnages vêtus de la robe noire des professeurs et d’une vieille femme assise devant une porte, derrière laquelle apparaît une danse macabre et piétinant une bible. Le clair de lune voilé, la chouette, l’arbre mort et les rochers déchiquetés accentuent l’aspect inquiétant de la scène. L’artiste, fervent catholique, attaque ici violemment l’enseignement universitaire laïc.

8. Cauchemar

Les deux enfants ont pénétré dans l’édifice représenté dans la scène précédente. La vieille femme s’est emparée de la fillette. Le garçon tente de lui échapper, mais ses pas le mènent au bord d’un abîme. L’artiste critique ici le monde universitaire, où l’enfant est sorti du milieu familial. La vieille femme personnifie la science funeste qui, sans la foi, mène à la mort.

9. Le Grain de blé

Sous les traits de l’abbé Noirot, professeur de philosophie au Collège Royal, un prêtre instruit les jeunes adolescents, dans un paysage estival. Les fronts de ces derniers sont touchés par la lumière de la foi. Les blés mûrs, prêts à être moissonnés, et l’épi que tient le prêtre sont les symboles de l’Eucharistie, tandis que le chien couché est celui de la fidélité dans les engagements de la foi chrétienne.

10. Première communion

Les deux jeunes gens, vêtus de blanc, font leur première communion dans la cathédrale Saint-Jean de Lyon. La lumière est transfigurée par les vitraux, dont les reflets chatoyants s’inscrivent sur les piliers.

11. Virginitas

Le lys, image de la pureté, est l’axe central de cette composition. Il sépare et unit à la fois le couple idéal que forment les deux adolescents. Le jeune homme caresse une tourterelle, symbole de douceur et de chasteté ; la jeune fille pose la main sur une panthère, dont la soumission symbolise les passions domptées. Dans un paysage dont les lointains sont occupés par les Alpes, il décrit un état d’innocence, une sorte de paradis dans lequel le mal n’existe pas.

12. L’ Échelle d’or

Les deux jeunes gens, endormis à l’orée d’un bois, ont la vision de neuf anges montant et descendant un escalier reliant la terre au ciel. Ils personnifient la Sainteté, entourée des Arts Libéraux : Poésie, Peinture, Musique, Architecture, Astronomie, Philosophie, Théologie, Science. Il s’agit de la révélation à travers le rêve du monde des harmonies de l’esprit, de la beauté idéale qui se cache en toute chose.

13. Rayons de soleil

La fuite du temps est souvent symbolisée par une ronde. Cinq jeunes gens, dont l’âme et sa compagne, se donnent la main dans un paysage automnal qui rappelle que le printemps et l’été de leur existence sont passés et que l’hiver les attend, ainsi que la mort. Le caractère éphémère de l’innocence, de la jeunesse et de l’amour est ainsi évoqué.

14. Sur la montagne

L’ascension est l’une des phases symboliques de tout itinéraire spirituel. Le jeune homme entraîne sa compagne sur les plus hauts sommets, où leurs regards pourront « planer en liberté ». Cet épisode est en quelque sorte l’accomplissement de l’invitation à explorer l’inconnu que constituait Le Printemps.

15. Un soir

Le soleil se couche derrière la montagne au sommet de laquelle les jeunes gens sont parvenus. Après l’excitation de l’ascension, une sorte de mélancolie se lit sur leurs visages. La progression narrative est un moment suspendue. L’artiste s’est ici inspiré des paysages du Bugey.

16. Le Vol de l’âme

Les deux âmes s’envolent et planent au-dessus d’un paysage verdoyant. L’âme qui, dans Souvenir du ciel, aspirait à retrouver son ancienne patrie réalise enfin son rêve. Si le tableau est l’image même du bonheur de l’amour vécu comme un transport irrésistible vers des contrées inconnues, le texte qui l’accompagne est plus retenu et anticipe la fin du cycle : « Marchez donc jusqu’à ce qu’enfin / La réalité vous rencontre / Et d’un air dédaigneux vous montre / La tombe en travers du chemin. »

17. L’Idéal

Les deux âmes survolent maintenant une chaîne de montagnes. Le jeune homme, malgré son aspiration à un au-delà du bonheur terrestre, exprime son angoisse : « Je tressaille de joie, et pourtant il me semble / Sentir un vague effroi. » En effet, sa compagne, écartant le dernier rideau de nuages qui les sépare du ciel, le quitte pour toujours : « Adieu ! Car où je vais vous ne pouvez m’accompagner. »

18. Réalité

Le jeune homme, désormais seul sur terre, plante une croix sur la tombe de la jeune fille dont il ne reste qu’une couronne de roses blanches. Le paysage est sévère et désolé, à l’image de la douleur ressentie. Cependant, l’attitude est celle de la prière, et c’est à travers elle qu’un espoir peut être entrevu. Cette possible rédemption n’ôte cependant rien au pessimisme sur lequel se clôt la première partie du Poème de l’âme.

Deuxième série (1854-1879) : les dessins

Pour le second cycle du Poème de l’âme, Janmot abandonne la peinture pour le dessin. Le fusain est associé à des rehauts colorés, sur des feuilles de dimensions similaires à celles des tableaux. Il ne s’agit plus de cartons préparatoires, mais d’œuvres abouties qui sont en partie exposées aux Salons de 1861 et 1868.

L’atmosphère est plus sombre, ce que renforce le choix du médium. Marqué par la perte de la femme qu’il aimait, le jeune homme affronte le désespoir. Il cherche une issue dans les plaisirs, cède à la tentation et au doute mais ne trouve que la souffrance. Une fin à la fois heureuse et ambiguë marque l’aboutissement de ce parcours initiatique : il retrouve au ciel sa bien-aimée.

Le ton pessimiste fait écho aux épreuves que Janmot rencontre lui-même. La tonalité est également plus politique, en phase avec l’évolution conservatrice des milieux catholiques des années 1860-1870.

En raison de la fragilité du papier, très sensible à la lumière, ces dessins ne peuvent être présentés de manière permanente au public.

19 - Solitude

Le jeune homme, désormais seul, est plongé dans la douleur à la suite du décès de sa bien-aimée. Il s’est assis dans une forêt profonde, dont l’apparence et l’obscurité font écho à son état d’âme, selon un principe cher au romantisme. Au premier plan, une souche brisée rappelle son deuil et la brutalité de la disparition de son âme sœur. Il médite sur le caractère immuable de la nature, tandis que la vie humaine est éphémère.

20 - L’Infini

L’espoir du jeune homme se ranime devant la beauté de la nature. Son énergie retrouvée et son désir d’infini s’expriment dans son attitude : ses bras repliés retiennent sa poitrine soulevée par son souffle, dans un esprit de communion avec le monde. La figure est placée devant la mer, décor où le regard se perd dans le lointain. Cette idée d’infini est souvent associée au divin dans la poésie et les débats philosophiques de l’époque.

21 - Rêve de feu

Le héros s’est endormi et rêve : un groupe de jeunes femmes nues cueillent des fleurs ; l’une d’elles, dont il admire tout spécialement la beauté, s’approche de lui pour répandre des roses. Il s’éveille et la vision s’évanouit. Le corps féminin devient ici plus sensuel en comparaison des jeunes filles éthérées qui ont traversé jusqu’à présent Le Poème de l’âme. Cette composition est le pendant tentateur du rêve chaste de L’Échelle d’or dans la première série.

22 - Amour

Le personnage féminin apparu en rêve est devenu réel. Le couple cède au désir charnel, qui était absent du premier cycle, et les amants s’enlacent. La jeune femme revêt une couronne de fiançailles ou de mariage, mais son regard apparaît détaché, comme si elle était indifférente à l’affection du héros. Le poème formule déjà la crainte de la perte, car le bonheur ne peut durer et, pour Janmot, ne peut se trouver dans l’amour physique.

23 - Adieu

La femme s’enfuit, telle une illusion qui s’évanouit, et rompt le court moment de bonheur retrouvé. Elle ne détourne pas même le regard vers le jeune homme qui la supplie. La fleur de lys, qui symbolisait la virginité dans le premier cycle, s’est brisée. La mer revient en tant que décor, non plus pour inspirer l’enthousiasme face à sa beauté, mais désormais comme une frontière infranchissable. Pour l’artiste, l’amour charnel est inconstant et sans issue.

24 - Le Doute

À nouveau seul, le jeune homme s’abandonne au désespoir devant l’impossibilité de trouver le bonheur. Il se lance dans un voyage pour chercher une réponse à sa quête et traverse un paysage inquiétant qui fait écho à son tourment. Il entame une descente dans une vallée obscure dominée par d’imposantes falaises, sous un ciel couvert. L’expression du doute est un trait commun aux héros romantiques ; Janmot semble ici inspiré par son confrère et ami Eugène Delacroix.

25 - L’Esprit du mal

Au cours de sa quête, le jeune homme est soumis à la tentation de céder aux vices, dans l’espoir de trouver le bonheur à travers les séductions trompeuses du monde. Le démon prend l’aspect d’une figure androgyne qui vient lui saisir le bras et lui parler à l’oreille. Derrière lui, de part et d’autre, arrivent les allégories des péchés capitaux : de gauche à droite, l’Envie, la Colère, l’Avarice, la Luxure, la Gourmandise et la Paresse. Au sommet, l’Orgueil trône comme le vice suprême.

26 - L’Orgie

Le jeune homme a cédé à la tentation. Il participe à un banquet et danse avec une femme aux charmes enjôleurs. Tous deux tiennent en main une coupe, et une large part de l’assemblée se livre à la boisson, ainsi qu’à divers vices. Le décor se réfère à l’Antiquité gréco-romaine, la scène étant placée sous les auspices des statues de Vénus et de Bacchus. Cette œuvre prend un tour politique, Janmot condamnant l’état de décadence de la société contemporaine.

27 - Sans Dieu

Le jeune homme, qui a échoué à trouver dans les plaisirs et la débauche le bonheur qu’il cherchait, s’abandonne plus que jamais au désespoir. Assis sur une souche déracinée, au bord d’un gouffre, il foule le livre de l’Évangile à ses pieds pour manifester le rejet de sa foi. Le paysage est désolé, comme si un cataclysme s’était abattu, en résonance avec l’état d’esprit du héros. À l’arrière-plan, une silhouette fantomatique fait son apparition.

28 - Le Fantôme

La mystérieuse figure drapée a rejoint le jeune homme et le saisit, en lui ordonnant de la suivre. Il est effrayé et tente de la repousser en vain. La mer est désormais animée de fortes vagues et le ciel est chargé de nuages, en écho à la tension de la scène. Le héros interroge son interlocuteur sur son identité, que celui-ci refuse de révéler. S’agit-il de la mort ? Ou bien de l’expression de son tourment intérieur ?

29 - Chute fatale

Le fantôme au centre de la composition révèle enfin son identité : la Fatalité. Le livre qu’elle tient ouvert affiche le nom des autres protagonistes. À droite, l’allégorie de la Matérialité, à gauche, celle de la Révolte brandissant un poignard et la torche qui allume l’incendie. À l’arrière-plan, une ville brûle, probable allusion aux destructions de la Commune de Paris en 1871. Face à ces allégories, le jeune homme chute à la renverse dans un gouffre.

30 - Le Supplice de Mézence

Les traits du héros apparaissent désormais plus mûrs. À l’issue de sa chute, il se trouve lié au corps d’une femme défunte, sa bien-aimée, matérialisant ainsi la source de sa souffrance psychique. Cette situation où la victime est attachée à un cadavre jusqu’à ce que mort s’ensuive fait référence à un supplice qu’aurait imaginé un roi étrusque, Mézence, selon le récit du poète antique Virgile dans L’Énéide.

31 - Les Générations du mal

Le supplice du héros se prolonge. À ses côtés reparaît la Fatalité, assise sur un sphinx et tenant un crâne. À gauche, un savant se contemplant dans un miroir dénonce le matérialisme de la science contemporaine. Le singe dont il caresse la tête est une allusion directe à la théorie de Charles Darwin sur l’évolution des espèces, que Janmot rejette. Au registre supérieur dansent sept femmes à demi dénudées figurant les péchés capitaux.

32 - Intercession maternelle

L’homme adresse une prière au Christ, regrettant de l’avoir renié et implorant son secours. Il est relayé, dans le monde céleste, par sa mère ainsi que par la Vierge. À leurs côtés sont représentées les quatre vertus cardinales – la Prudence, la Tempérance, la Force et la Justice –, tandis qu’un ange emporte sur terre sa bien-aimée défunte, afin qu’elle vienne à son secours. La composition entre dans une dynamique religieuse plus classique, qui fait référence au culte de la Vierge alors à son apogée et à son rôle d’intercession central dans la piété de l’époque.

33 - La Délivrance ou Vision de l’avenir

Au centre de cette composition qui figure le triomphe de la foi chrétienne, l’ange de la délivrance foule un cadavre symbolisant le paganisme. À gauche apparaît la Science, désormais en accord avec la Loi divine qui trône à droite. Cette scène allégorique rompt avec le récit du Poème de l’âme par l’absence de l’homme qui en a été jusque-là le protagoniste. Il faut y voir un manifeste des opinions monarchistes de Janmot, en réaction à l’instauration de la IIIe République.

34 - Sursum corda !

Le titre latin de cette ultime scène, qui signifie « Élevons nos cœurs », est une formule empruntée à la liturgie de la messe. L’homme, désormais délivré, connaît la rédemption. Il est accueilli au ciel par la jeune femme qu’il a aimée. De part et d’autre sont rassemblées les vertus théologales – Foi, Espérance et Charité – et les vertus cardinales – Prudence, Tempérance, Force et Justice –, tandis que l’assemblée céleste est présidée par le Christ, entouré des saints et des anges. Ce « happy end » est ambigu, car le texte du poème suggère que le temps de l’homme n’est pas encore venu et qu’il doit redescendre sur terre pour œuvrer dans la foi pour la suite de sa vie.