La Monomane de l'envie

Information sur l’artiste
Théodore Géricault [Rouen, 1791 - Paris, 1824]

Date de l’œuvre libre
Vers 1819-1822
Théodore Géricault, La Monomane de l'envie, vers 1819-1822.
Théodore Géricault,
La Monomane de l'envie, vers 1819-1822.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Contenu

Ce tableau appartient à une série de cinq portraits d’aliénés peints par Géricault. Au sujet de ces portraits, il est d'usage d'écrire que l'on ne connaît pratiquement rien de leurs origines. Dans une lettre de 1863, le critique Louis Viardot relate leur découverte, par hasard, en Allemagne, bien après la mort de l’artiste et qualifie ces fous de monomanes. Il spécifie la nature des obsessions de chacun d'entre eux : le vol d'enfants (Springfield, Museum of Fine Arts), le commandement militaire (Winterthur, collection Oskar Reinhart am Römerholz), le vol (Gand, musée des Beaux-Arts), le jeu (Paris, musée du Louvre) et l'envie. Selon lui, ces portraits auraient été peints entre 1820 et 1824 - une date probablement erronée - pour son ami le docteur Étienne Georget, médecin chef à la Salpêtrière.

 

En fait aucun document n'atteste les liens entre les deux hommes, ni même l'intérêt de Georget pour ce type de représentations - à la différence de Jean Étienne Esquirol, dont les travaux permettent alors à la psychiatrie de se structurer, qui avait fait dessiner plus de 200 aliénés dans le but de publier ses observations sur ce sujet. S'éloignant de tout pittoresque, l'artiste peint à travers la représentation de cette malade anonyme une véritable effigie clinique, rompant avec les règles traditionnelles du portrait. L’élévation de ce modèle, désormais considéré comme digne d’être représenté, impose le peuple comme nouvel acteur de l’histoire en ce temps post-révolutionnaire. Les tourments intérieurs deviennent également un thème clé du romantisme.

Descriptif de l'œuvre
Description de l’œuvre

Vers 1819-1822
Huile sur toile
H. 72,1 ; L. 58,5 cm
Achat en vente publique en 1908
Inv. B 825