Vierge de majesté
Information sur l’artiste
France, Auvergne
Vierge de majesté, seconde moitié du XIIe siècle.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
La Vierge de majesté est autrement appelée Vierge de Saint-Flour, du nom de la localité du Cantal d’où elle est originaire. Elle constitue un ambassadeur d’exception de l’art roman tel qu’il s’est épanoui en Auvergne dans la seconde moitié du XIIe siècle.
Le type de la Vierge de majesté consiste en la représentation de la Vierge assise sur un trône, tenant l’Enfant Jésus assis sur ses genoux. Marie est ici assise sur un trône à arcades, image de la Jérusalem céleste.
Dans cette œuvre, de manière tout à fait inhabituelle, l’Enfant Jésus appuie sa main droite sur celle de sa mère, tandis qu’il semble esquisser un mouvement pour se dégager de l’étreinte maternelle, en direction du spectateur. La position asymétrique des bras et des jambes contribue à cette impression. Le tendre geste de la Vierge, qui retient l’Enfant au niveau de la taille et du genou droit, confère une dimension humaine et presque intime à ce type d’œuvres que caractérise traditionnellement leur hiératisme.
Les plis fins qui animent les vêtements du Christ et de la Vierge accompagnent ces mouvements avec beaucoup de naturel. Autre singularité, cette Vierge de majesté et le trône qui la supporte ont conservé une partie de leur revêtement métallique agrémenté de cabochons enchâssant des pierres précieuses, ainsi qu’une part de la polychromie médiévale. Deux cavités au niveau du crâne et de la poitrine de la Vierge témoignent de l’utilisation de cette sculpture en tant que reliquaire.
Au XIIe siècle, l'Auvergne est spécialisée dans ces figures de la Vierge en majesté, assise sur un trône, frontale, tenant l'enfant devant elle. À la suite du concile d'Ephèse (431), qui proclame la double nature du Christ, divine et humaine, et affirme que Marie est Vierge et Mère de Dieu (Theotokos), apparaissent dans l'art d'Orient puis d'Occident ces représentations de la Vierge trône de la sagesse (sedes sapientiae), soutien du Christ-Roi. Elle devait être placée au-dessus de l'autel principal, au fond de l'abside, mais aussi elle pouvait aussi être portée solennellement lors des processions.
Auvergne
Seconde moitié du XIIe siècle
Bois polychrome et appliques de métal
H. 71 ; 1. 31 ; P. 30 cm
Achat en 1934
Inv. B 1751