Henri Matisse, Katia à la chemise jaune, 1951
Huile sur toile, H. 81; L. 60 cm Lyon, musée des Beaux-Arts
© Succession H. Matisse, 2021. Image © Lyon MBA – Photo Martial Couderette. Opération exceptionnelle de mécénat du Club du musée Saint-Pierre, au concours de l’État et à la participation de la Ville de Lyon.
Le dernier tableau peint par Matisse en 1951, Katia à la chemise jaune, a fait son entrée au musée des Beaux-Arts de Lyon en février 2021.
L’acquisition de ce tableau, reconnu œuvre d’intérêt patrimonial majeur par le ministère de la Culture, s’inscrit à la suite de l’importante exposition présentée en 2016-2017, Henri Matisse, le laboratoire intérieur qui avait été rendue possible grâce à des prêts exceptionnels de musées européens et américains ainsi que de la famille de l’artiste, et déjà avec le concours du Club du musée Saint-Pierre. En savoir +
Attribué à Pier Francesco Cittadini (Milan, 1616 - Bologne, 1681), Vanité, 1825
Huile sur toile H. 71,5 ; L. 58 cm
Les attributs de cette vanité sont agencés autour d’un crâne. Au premier plan, une montre à gousset au couvercle relevé fait allusion à l’inexorable fuite du temps, qui voue les prétentions humaines à l’échec. À l’arrière-plan, une fiasque évoque, pour sa part, la fragilité des plaisirs terrestres. Volant au-dessus du crâne, un papillon blanc se détache sur un fond sombre. Il rappelle en même temps la brièveté de la vie terrestre et l’espérance d’une vie au-delà de la mort. Enfin, à l’arrière du crâne, on distingue un livre, qui dénote une vie vertueuse menant au salut.
Pieter Staveren, dit aussi Petrus Staverenus (actif à La Haye entre 1635 et 1654), Le Baptême de l’eunuque, vers 1642-1645
Huile sur panneau H. 76 ; L. 105 cm Signé en bas à gauche : P. Staverenus. Image © Lyon MBA – Photo Martial Couderette.
La carrière de Pieter Staveren n’est connue que de manière très lacunaire. Ce peintre est essentiellement connu par des portraits allégoriques et par des natures mortes. Le sujet représenté dans ce tableau est issu du chapitre 8 des Actes des Apôtres, dans le Nouveau Testament (26-40). Le diacre Philippe y baptise un eunuque, trésorier au service de Candace, reine d’Éthiopie. Une gravure de Rembrandt datée de 1641 a inspiré ce tableau à Staveren. Dans la gravure de Rembrandt comme dans le tableau de Staveren, les contours du cheval de trois-quarts dos à gauche coïncident presque exactement, ce cheval se retrouvant également dans La Lapidation de saint Etienne de Rembrandt conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Eugène Leroy
Un ensemble de six dessins d’Eugène Leroy a rejoint les collections grâce un don du Cercle Poussin, un don de Bruno Mory et quatre achats.
Il vient compléter les trois peintures de l’artiste déjà conservées dans les collections du musée et permet d’évoquer pour la première fois le travail graphique de l’artiste, longtemps demeuré plus confidentiel.
Deux feuilles offrent un bel exemple de son traitement très libre du genre du paysage. Particulièrement attaché aux rivages de la mer du Nord, Leroy saisit les effets changeants de la lumière grâce à la technique fluide de l’aquarelle. Ces séries de marines ne sont pas uniquement peintes sur le motif : certaines compositions sont reprises des années après leurs réalisations, l’artiste y ajoutant des touches de gouaches qui viennent obscurcir l’horizon et démentir une rapidité d’exécution réalisée en plein-air. Avec les marines, Leroy expérimente également le principe de dilution du sujet, entre apparition et disparition. Le ciel et la mer sont au premier abord indistincts ; les couleurs et la lumière semblent primordiales, aucune évocation anecdotique ne vient les perturber.
Les quatre autres dessins témoignent de la virtuosité de l’artiste dans son emploi du fusain. Trois femmes nues sont évoquées avec une grande économie de moyen, quelques traits suffisant à évoquer leurs courbes. En les nommant Les trois Grâces, Leroy se rattache à la tradition picturale et renvoie au chef-d’œuvre de Rubens. Un nu féminin, dont les formes et le mouvement sont suggérés par des dédoublements nerveux du tracé, fait écho à l’œuvre peint de l’artiste, où le motif se dilue peu à peu dans le paysage. L’artiste abandonne par ailleurs les références explicites à la peinture des grands maîtres.
Leroy pratique également le portrait et l’autoportrait et fait émerger les visages de la pénombre, rappelant le clair-obscur utilisé par Rembrandt, dont l’œuvre marqua beaucoup l’artiste. Le portrait sensible de Valentine évoque de manière déchirante l’épouse de Leroy décédée en 1979. Leroy voyait en elle le regard d’Hendrickje Stoffels, épouse du maître Hollandais.