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Dessins italiens

Exposition-dossier 20 juin - 29 septembre 2008
Visuel principal
Introduction

Le musée des Beaux-Arts de Lyon conserve une riche collection de dessins anciens. Le fonds italien comprend près de 270 feuilles allant de la fin du XVe siècle au tout début du XIXe siècle. Certains dessins étaient connus mais la plupart n'avaient jamais été étudiés ni exposés et de nombreuses découvertes ont été faites récemment. L'exposition présente soixante-huit dessins restaurés pour l'occasion, provenant pour la grande majorité, des collections du musée.

Des dessins de Parmesan, Perino del Vaga, Alessandro Casolani, Domenico Fetti et Giovanni Battista Caracciolo viennent ainsi s'ajouter au corpus des œuvres existantes de ces artistes.

Le parcours de l'exposition se décline en six sections. Leur contenu reflète la fonction du dessin à l'époque moderne : mettre en place et préparer une œuvre peintre, sculptée, gravée, décorative ou un élément d'architecture. Un processus est ainsi suggéré. Au commencement, les premières pensées, selon une expression appartenant au champ du dessin, correspondant aux toutes premières mises en place des idées graphiques en matière de disposition puis viennent les études de compositions, les études de proportions, les études de détails, les études de décors ou d'ornements. La dernière section (Portraiturer, Dessiner une scène de la vie quotidienne et un paysage ) consacre, en revanche, une autonomie possible du dessin.

Trois dossiers ponctuent l'exposition. Ils illustrent la dimension heuristique du dessin (ce qui fait que le dessin est un moteur de recherches, un projet, une intention). Cela concerne les dessins de Filippino Lippi, Fra Bartolommeo et du Cavalier d'Arpino auxquels ont été confrontées des feuilles provenant d'autres cabinets.

Du 20 juin 2008 au 29 septembre 2008
Information horaires

Exposition réalisée en collaboration avec l'INHA.

Commissariat
Eric Pagliano, conservateur du patrimoine, pensionnaire à l'Institut National d'Histoire de l'Art.
Sylvie Ramond, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée des Beaux-Arts de Lyon.Catalogue de collection
Eric Pagliano, Dess|e|ins italiens - Collection du musée des Beaux-Arts de Lyon.
Ce catalogue recense la totalité de la collection de dessins Italiens du Musée des Beaux-Arts de Lyon et interroge les pratiques d'attribution d'un dessin.
280 p. env., 80 illustrations couleur et 280 vignettes env.

Eric Pagliano est conservateur du patrimoine, spécialiste du dessin et des liens entre littérature et peinture. Son expertise a permis la découverte et l'attribution d'œuvres aujourd'hui conservées dans les fonds d'arts graphiques de plusieurs musées. Pensionnaire à l'Institut National d'Histoire de l'Art, il a travaillé sur le répertoire des peintures italiennes conservées dans les collections publiques françaises. Il a été le commissaire de plusieurs expositions et notamment Le plaisir au dessin, présentée au musée des Beaux-Arts en octobre 2007 en collaboration avec Jean-Luc Nancy. Depuis 2006, il étudie le fonds de dessins italiens du musée des Beaux-Arts de Lyon et celui du musée de Grenoble. À l'occasion de ces rencontres, Eric Pagliano évoque son goût du dessin, son parcours d'expert et la conception de l'exposition. 

Bloc dossier de l’exposition
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Collection de la Société Générale

Exposition-dossier 10 octobre 2009 - 15 février 2010
Visuel principal
Façade du musée place des Terreaux le matin
Façade du musée,
Place des Terreaux
@ Image. Gilles Alonso
Introduction

A l'occasion de l'exposition Picasso, Matisse, Dubuffet, Bacon... Les modernes s'exposent au musée des Beaux-Arts (10 octobre 2009 - 15 février 2010), la Collection d'art contemporain de Société Générale présentait une sélection de sa collection.

Créée en 1995, la Collection d'art contemporain Société Générale est riche de plus de 200 œuvres originales et de 650 lithographies. Elle représente un panorama de la création plastique depuis la fin des années 1970 jusqu'à nos jours.

Depuis 2004, les acquisitions se concentrent sur la création contemporaine la plus récente autour de trois supports : la peinture abstraite, la sculpture et la photographie. Parmi les artistes représentés, citons quelques grands noms : Pierre Alechinsky, Valérie Belin, Jean-Marc Bustamante, Philippe Cognée, Stéphane Couturier, Olivier Debré, Thomas Demand, Wang Du, Barry Flanagan, Bernard Frize, Raymond Hains, Imi Knoebel, Bertrand Lavier, François Morellet, Aurélie Nemours, Thomas Ruff, Pierre Soulages, Zao Wou-Ki.

Du 10 octobre 2009 au 15 février 2010

Cet engagement en faveur de l'art contemporain s'est renforcé en 2004 en devenant une politique de mécénat à part entière. Les œuvres de la Collection font ainsi régulièrement l'objet d'expositions dans des musées de référence, tant en France qu'à l'étranger. Exposées dans les locaux du siège de la banque, ces œuvres font également partie du cadre de vie des salariés et permettent d'initier en leur faveur de nombreuses actions pédagogiques autour de l'art.

 

Stéphane Couturier, Seoul–Shindorim Dong, 2002, C-print sur diasec n° 3/5 123 x 235 cm © Galerie Polaris
Stéphane Couturier
Seoul–Shindorim Dong, 2002, C-print sur diasec n° 3/5 123 x 235 cm
© Galerie Polaris


Toutes les œuvres de la Collection sont visibles sur un site dédié : collectionsocietegenerale.com

Dominika Horáková

Les images réalisées par Dominika Horáková proposent des errances visuelles dans des espaces dont la perception quasiment onirique est induite par les cadrages et les jeux de matériaux photographiés.

Dans la série ci-dessous intitulée Lost in Space (perdu dans l'espace), l'artiste aborde la ville d'aujourd'hui, dont les nouveaux centres poussent comme des champignons. Tout est neuf, luxueux, vide, aseptisé et inachevé. Même lorsque les architectures se peuplent, elles n'en restent pas moins étranges et stériles.

Dominika Horáková, Lost in Space, 2005, Photographie couleur, 95 x 95 cm Série de 3 photographies. © Dominika Horáková
Dominika Horáková
Lost in Space, 2005, Photographie couleur, 95 x 95 cm Série de 3 photographies.
© Dominika Horáková
Dominika Horáková, Lost in Space, 2005, Photographie couleur, 95 x 95 cm Série de 3 photographies. © Dominika Horáková
Dominika Horáková,
Lost in Space, 2005, Photographie couleur, 95 x 95 cm Série de 3 photographies.
© Dominika Horáková

 

Dominika Horáková, Lost in Space, 2005, Photographie couleur, 95 x 95 cm Série de 3 photographies. © Dominika Horáková
Dominika Horáková
Lost in Space, 2005, Photographie couleur, 95 x 95 cm Série de 3 photographies.
© Dominika Horáková
Bloc dossier de l’exposition
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Parcours Dation

Exposition-dossier 19 novembre 2009 - 15 février 2010
Visuel principal
Niccolo di Pietro, Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, ca 1413.
Niccolo di Pietro,
Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, vers 1413.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Introduction
La dation : un mode d'enrichissement des collections

Un parcours thématique à travers les collections, invite à découvrir certaines œuvres acquises par le musée grâce à la dation. Instituée il y a 40 ans, la dation est un mode de paiement exceptionnel qui permet de s'acquitter de l'impôt par l'offre d'œuvres d'art. Ce système permet de préserver le patrimoine culturel français et d'enrichir les collections publiques.

Du 19 novembre 2009 au 15 février 2010

L'une des missions essentielles d'un musée est l'enrichissement de ses collections. Il s'agit de compléter des ensembles d'œuvres et d'acquérir des objets de styles ou d'auteurs non encore représentés.

Niccolo di Pietro, Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, ca 1413.
Niccolo di Pietro,
Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, vers 1413.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset

Les acquisitions du musée des Beaux-Arts de Lyon sont réalisées sur des crédits essentiellement publics (de la Ville de Lyon, de la Région Rhône-Alpes et de l'État). Mais ces subventions ne suffisent pas pour l'achat d'œuvres importantes dans le contexte d'un marché international concurrentiel. Ainsi, le musée sollicite l'aide financière de mécènes (entreprises et particuliers). Il reçoit également des dons et des legs.

Depuis décembre 1968, la loi sur la dation en paiement offre également la possibilité aux particuliers de régler certains impôts (droits de donation, de succession et de partage, ainsi que l'Impôt de Solidarité sur la Fortune) par la cession à l'État d'œuvres d'art ou d'objets de collection. Cette législation a permis depuis 40 ans un remarquable enrichissement des collections nationales, et favorisé la conservation en France de son patrimoine artistique. Inscrites à l'inventaire d'un musée national, les œuvres ainsi acquises peuvent être ensuite déposées dans un musée de région, sur demande de celui-ci.

Le musée des Beaux-Arts de Lyon a ainsi reçu une douzaine d'œuvres acquises par dation, notamment des chefs-d'œuvre de Chagall, Manessier, Matisse, Picasso, Maria Helena Vieira da Silva (en dépôt du Musée national d'art moderne à Paris), actuellement visibles dans l'exposition Picasso, Matisse, Dubuffet, Bacon,… Les modernes s'exposent au musée des Beaux-Arts de Lyon .

Rappel sur les modes d'acquisition d'un musée :
Dation      Achat      Dons       Legs       Dépôt

 

Conférence La dation : une procédure fiscale équitable pour l'enrichissement du patrimoine national
par Jean-Pierre Changeux, Professeur Honoraire, au Collège de France et à l'Institut Pasteur, Président de la Commission des Dations.
8 janvier 2010 à 18h30


Le tableau de Nicolò Di Pietro ci-contre est un exemple de dation.

Provenant d'une collection lyonnaise, il est entré au Louvre par dation en 2008 et a été confié au musée de Lyon en décembre de la même année. Il comble une lacune de la collection de Primitifs italiens, qui ne comportait pas de tableau vénitien du XVe siècle.

Bloc dossier de l’exposition
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Parcours Dation

Exposition-dossier 19 novembre 2009 - 15 février 2010
Visuel principal
Niccolo di Pietro, Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, ca 1413.
Niccolo di Pietro,
Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, vers 1413.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Introduction
La dation : un mode d'enrichissement des collections

Un parcours thématique à travers les collections, invite à découvrir certaines œuvres acquises par le musée grâce à la dation. Instituée il y a 40 ans, la dation est un mode de paiement exceptionnel qui permet de s'acquitter de l'impôt par l'offre d'œuvres d'art. Ce système permet de préserver le patrimoine culturel français et d'enrichir les collections publiques.

Du 19 novembre 2009 au 15 février 2010

L'une des missions essentielles d'un musée est l'enrichissement de ses collections. Il s'agit de compléter des ensembles d'œuvres et d'acquérir des objets de styles ou d'auteurs non encore représentés.

Niccolo di Pietro, Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, ca 1413.
Niccolo di Pietro,
Saint Augustin et son disciple Alypius reçoivent la visite de Ponticianus, vers 1413.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset

Les acquisitions du musée des Beaux-Arts de Lyon sont réalisées sur des crédits essentiellement publics (de la Ville de Lyon, de la Région Rhône-Alpes et de l'État). Mais ces subventions ne suffisent pas pour l'achat d'œuvres importantes dans le contexte d'un marché international concurrentiel. Ainsi, le musée sollicite l'aide financière de mécènes (entreprises et particuliers). Il reçoit également des dons et des legs.

Depuis décembre 1968, la loi sur la dation en paiement offre également la possibilité aux particuliers de régler certains impôts (droits de donation, de succession et de partage, ainsi que l'Impôt de Solidarité sur la Fortune) par la cession à l'État d'œuvres d'art ou d'objets de collection. Cette législation a permis depuis 40 ans un remarquable enrichissement des collections nationales, et favorisé la conservation en France de son patrimoine artistique. Inscrites à l'inventaire d'un musée national, les œuvres ainsi acquises peuvent être ensuite déposées dans un musée de région, sur demande de celui-ci.

Le musée des Beaux-Arts de Lyon a ainsi reçu une douzaine d'œuvres acquises par dation, notamment des chefs-d'œuvre de Chagall, Manessier, Matisse, Picasso, Maria Helena Vieira da Silva (en dépôt du Musée national d'art moderne à Paris), visibles dans l'exposition Picasso, Matisse, Dubuffet, Bacon, les modernes s'exposent au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Conférence sur la dation : une procédure fiscale équitable pour l'enrichissement du patrimoine national
par Jean-Pierre Changeux, Professeur Honoraire, au Collège de France et à l'Institut Pasteur, Président de la Commission des Dations.
8 janvier 2010 à 18h30


Le tableau de Nicolò Di Pietro ci-contre est un exemple de dation.

Provenant d'une collection lyonnaise, il est entré au Louvre par dation en 2008 et a été confié au musée de Lyon en décembre de la même année. Il comble une lacune de la collection de Primitifs italiens, qui ne comportait pas de tableau vénitien du XVe siècle.

Bloc contenu

Rappel sur les modes d'acquisition d'un musée

Achat

Il s’agit du mode le plus fréquent d’enrichissement des collections d’un musée. Après avoir été soumis à une commission scientifique, l’achat d’une œuvre se fait sur le marché de l’art, lors d’une vente publique ou auprès d’un marchand. Pour cela, le musée bénéficie d’un budget annuel alloué par la Ville de Lyon, complété par des contributions publiques ou privées, en fonction de l'œuvre et de son prix.
Les partenaires publics sont l’État et la Région Rhône-Alpes, dans le cadre du Fonds régional d’acquisition des musées (FRAM). Les partenaires privés sont les mécènes – individus ou entreprises – qui souhaitent soutenir la politique d’acquisitions du musée ou l’achat d’une œuvre en particulier.
Le musée peut aussi réaliser un achat au moyen d’une souscription publique ouverte à tous, comme pour L’Arétin et l’envoyé de Charles-Quint de Jean Auguste Dominique Ingres, acquis en 2013, ou lHomme au béret noir tenant une paire de gants de Corneille de Lyon, en cours d’acquisition.

Don

En faisant un don au musée, le propriétaire d’une œuvre la fait entrer dans les collections publiques. Les dons proviennent donc majoritairement de collectionneurs, d’artistes eux-mêmes ou de leur famille, d’associations ou encore d’entreprises. Le propriétaire choisit de donner une œuvre en raison du lien qu’il entretient avec l’institution ou de l’importance de l’œuvre par rapport à la collection du musée. Même s’il émane de la volonté d’un individu, un don est soumis à l’avis d’une commission scientifique.
Ces dernières années, le don a été la principale source d’enrichissement des collections du musée des Beaux-Arts de Lyon.

Legs

Inscrit dans les dispositions testamentaires de son propriétaire, le legs fait entrer une œuvre au musée à son décès. Il peut être assorti de conditions que le musée est tenu de respecter dès lors qu’il l’a accepté (exemple : legs de Jacqueline Delubac).

Dépôt

Le dépôt offre au musée la possibilité d’accueillir, pour une durée déterminée, une œuvre appartenant à une autre institution ou à un collectionneur afin de renforcer la cohérence des collections. Le musée peut solliciter des dépôts, ou se voir proposer des œuvres, en fonction des mouvements dans la collection ou des changements d’accrochage.

Dation

Le dispositif de la dation permet aux contribuables de régler certains impôts (droits de donation, de succession et de partage, ainsi que l’Impôt de Solidarité sur la Fortune) par la remise à l’État d’œuvres d’art ou d’objets de collection. Ceux-ci doivent présenter un intérêt historique et patrimonial exceptionnel. Inscrites à l’inventaire d’un musée national, les œuvres ainsi devenues propriétés publiques peuvent être ensuite confiées à un musée de région sur demande de celui-ci (exemple : exposition Picasso, Matisse, Dubuffet, Bacon, les modernes s'exposent au musée des Beaux-Arts de Lyon).

Bloc dossier de l’exposition
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Charles Sénard, l'œuvre noir

Exposition-dossier 17 avril- 6 juin 2010
Visuel principal
senard
Charles Sénard
Pietà, gravure sur bois, vers 1925-1930
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset
Introduction

Le don récent au musée des Beaux Arts d'une gravure sur bois représentant une Piétà datant des années 1920 est l'occasion de révéler au public l'œuvre graphique du peintre lyonnais Charles Sénard (1878-1934), en particulier ses fusains et gravures à l'eau-forte symbolistes réalisées avant et pendant la première guerre mondiale.

Du 17 avril 2010 au 6 juin 2010
Information horaires

Salles des pastels - 2e étage - Impressionnistes

Charles Sénard
Pietà, gravure sur bois, vers 1925-1930
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset

 

sénard
Charles Sénard,
La Femme et la mort, eau-forte, vers 1914.
Image © Lyon MBA – Photo Alain Basset

Définition de l'Eau-forte
Sur une plaque recouverte de vernis, le graveur dessine son motif à l’aide d’une pointe. Puis, la plaque est plongée dans un mélange d’acide nitrique et d’eau, appelé eau-forte. Les parties du métal mises à nu par la pointe sont attaquées par l’acide. La plaque est ensuite dévernie, encrée, essuyée (l’encre restant dans les creux) et passée sous une presse. 

Bloc contenu

Elève brillant et indiscipliné à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, Sénard est apprécié de son vivant comme peintre de natures mortes. Bien qu’il ait été un exposant régulier des salons artistiques lyonnais, son oeuvre dessiné et gravé est resté confidentiel : peut-être parce que le dessin, chez lui, n’est pas une esquisse pour la peinture, mais est une oeuvre à part entière, exigeante et difficile.

Avant 1914, il expose au salon d’automne de Lyon plusieurs grands fusains qui s’inscrivent dans le courant symboliste de l’époque, montrant le malaise d’un univers qui va à sa perte dans l’imminence de la guerre. « Le mensonge, l’iniquité, la luxure, l’argent, seules idoles inébranlées parmi la ruine de croyances, fournissent tous les mythes nécessaires à l’expression de sa pensée », souligne, en 1912, l’écrivain et journaliste Henry Béraud. Le trait acéré par lequel Sénard rend les effets de foule compacte évoque le dessin féroce de l’un des grands graveurs de son temps, Théophile Steilen (1859-1923).

Les sujets de ses gravures à l’eau-forte, d’abord fantaisies orientalistes, se transforment progressivement en visions cruelles, parfois morbides ; ici, la prostituée fait écho à celle du belge Félicien Rops (1833-1898). L’artiste est hanté par la mort et les horreurs de la guerre. Ce symbolisme macabre inspire d’autres lyonnais, son contemporain le graveur Marcel Roux (1878-1922), Pierre Combet- Descombes (1885-1966) et Claude Dalbanne (1877-1964) à leurs débuts. Le cycle s’achève avec la guerre.

En 1925, Sénard est nommé président du salon du Sud-Est fondé la même année par les peintres Ziniars, dissidents du salon d’automne, autour de l’écrivain Gabriel Chevallier et du critique Marius Mermillon. Abandonnant l’eau-forte, il pratique alors la gravure sur bois, technique utilisée par ces jeunes artistes, durant les dix dernières années de sa vie.

En 1930, il devient membre de la commission consultative du musée des Beaux- Arts, puis conservateur en 1933, seize mois avant sa mort.

Œuvres exposées :
Composition décorative,
L’Esclave, 
Jeune femme et monstre, 
Composition décorative, 
Scène macabre, 
La Femme et la mort,
La Douleur et la mort,
Le Génie des ruines,
coll. part.
Le Dépotoir, 
Au drapeau
ou Le Veau d’or,
Vanité des vanités, 
Charrette déversant des femmes, 
La Guerre,
Les Affligés,
Les Affligés,
Le Passant, 
Le Carrefour ou La Ruée, 
Pietà, 

Citation
Sénard prend dans son angle de vision toutes les foules et tous les temps […] toutes scènes d’une gouaille insultante pour l’humanité où l’on devine une remontée de vieille foi meurtrie et comme l’ouvrage d’une vengeance.
Auteur citation
Marius Mermillon, extrait du livre Sénard, Lyon, Edition du Salon du Sud-Est, Audin imprimeur, 1937
Bloc dossier de l’exposition
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L'estampe au temps de l'impressionnisme

Exposition-dossier 19 janvier - 23 mai 2011
Visuel principal
Façade du musée place des Terreaux le matin
Façade du musée,
Place des Terreaux
@ Image. Gilles Alonso
Introduction

Entre 1860 et la fin du XIXe siècle, nombreux sont les peintres qui, à l’instar des impressionnistes, expérimentent de façon novatrice les techniques traditionnelles de la gravure. Qu’il s’agisse d’eau-forte ou de lithographie, la liberté du trait, les effets de texture et le caractère d’inachèvement caractérisent généralement ces œuvres graphiques.

Le peintre Félix Bracquemond (1833-1868) est l’un des initiateurs de cet intérêt nouveau des peintres pour la gravure. Il est le fondateur en 1862 à Paris avec l’imprimeur Alphonse Cadart (1828-1875) de la Société des Aquafortistes, association qui expose et diffuse avec succès les eaux-fortes proposées en albums.   

Les œuvres gravées d’Edouard Manet (1832-1883) sont bien représentés dans les collections du musée des Beaux-Arts. L’artiste contribue au renouvellement de la technique de l’eau-forte, en lien avec les thèmes de ses peintures. Il interprète parfois lui-même en gravure ses propres tableaux, comme Lola de Valence d’après le tableau de 1862, conservé au musée d’Orsay.
Il exploite magistralement les possibilités de la lithographie : le visage de Berthe Morisot (1841-1895), amie du peintre souvent choisie comme modèle, y est saisi avec vivacité en quelques traits, loin d’une représentation photographique figée.

A la suite des impressionnistes, les paysagistes cherchent à rendre les aspects changeants de la lumière suivant les variations atmosphériques liées aux études en  plein-air au fil des saisons. En gravure, leurs approches diffèrent suivant les sensibilités ou l’instant saisi : travail du trait en petites touches pour Soleil couchant dans le port d’Anvers de Johan Barthold Jongkind (1819-1891), fines zébrures du rendu de la pluie pour Les fiacres sous la pluie de Félix Buhot (1847-1898), et en lithographie, velouté de la chaleur d’été pour La Pêche du lyonnais Adolphe Appian (1818-1898).

Du 19 janvier 2011 au 23 mai 2011
Tarif
Edouard Manet,
Lola de Valence, eau forte, 1862-63
© Lyon MBA photo Alain Basset
Information horaires

Salles des pastels - 2e étage - Impressionnistes

Quelques définitions pour mieux comprendre la technique

Eau-forte
Sur une plaque recouverte de vernis, le graveur dessine son motif à l’aide d’une pointe. Puis, la plaque est plongée dans un mélange d’acide nitrique et d’eau, appelé eau-forte. Les parties du métal mises à nu par la pointe sont attaquées par l’acide. La plaque est ensuite dévernie, encrée, essuyée (l’encre restant dans les creux) et passée sous une presse.  
 

Lithographie
Technique d’impression à plat.
Elle est fondée sur la répulsion naturelle de l’eau face à un corps gras.
Sur une pierre calcaire polie, l’artiste exécute sa composition avec un crayon gras, puis passe un acide sur la surface. Là où le crayon n’a pas laissé de tracé, cet acide produit une surface lisse qui n’accrochera pas l’encre. La pierre est alors lavée, puis encrée ; l’encre n’adhère que sur les zones correspondant au dessin. La mise sous presse permet ensuite de reproduire le motif sur le papier avec une plus grande subtilité de nuances.
La lithographie en couleurs exige la préparation d’une pierre par couleur. Par superposition, on obtient des tonalités multiples.

Artistes exposés

Henri EVENEPOEL, Au square, Chromolithographie en quatre couleurs

Edouard MANET, L'Enfant à l'épée, Eau-forte et aquatinte

Théodule-Augustin RIBOT, Portrait d'Alphonse Cadart, Eau-forte

Edouard MANET, Los Gitanos, Eau-forte

Edouard MANET, Lola de Valence, Eau-forte, 8ème et dernier état

Johan Barthold JONGKIND, Vue du port au chemin de fer à Honfleur, Eau-forte

Félicien ROPS, William Leslÿ, Eau-forte

Félicien ROPS, Femme des Polders, Eau-forte

Johan Barthold JONGKIND, Soleil couchant, Port d'Anvers, Eau-forte

Auguste LEPERE, Vue du Port de la Meule, Eau-forte

Henri DIDIER DE ROUSSET, Portrait d'homme, Eau-forte

Paul-Adolphe RAJON, Félix Bracquemond en graveur, à l'âge de 19 ans, d'après un autoportrait de 1852, Eau-forte

Félix BUHOT, Les fiacres sous la pluie, Eau-forte

Edouard MANET, Berthe Morisot, Lithographie

Albert BESNARD, Mademoiselle Aman-Jean, Eau-forte et pointe-sèche

Anders ZORN, Madame Simon, Eau-forte

Félix BRACQUEMOND, Le sculpteur Zacharie Astruc, Eau-forte

Adolphe APPIAN, La Pêche, Lithographie

Adolphe APPIAN, Entrée d'Artemare, Ain, Eau-forte

Félix BUHOT, L'hiver à Paris, Eau-forte

James TISSOT, Les cartes ou L'appel de la mer, Eau-forte

Louis APPIAN, Fillette au chapeau ou Fille du docteur Cordier, Eau-forte

Paul GAUGUIN, Stéphane Mallarmé, Eau-forte

Bloc dossier de l’exposition
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Jean Chevalier

Exposition-dossier 18 juin- 3 octobre 2011
Visuel principal
Jean Chevalier, Thème rouge et bleu,
Jean Chevalier,
Thème rouge et bleu, 1957-58.
© Lyon MBA photo Alain Basset
Introduction

Un choix d’œuvres du peintre lyonnais Jean Chevalier (1913-2002) permettra de découvrir le parcours de celui qui est d’abord connu comme un élève du cubiste Albert Gleizes.

Aux compositions géométriques de ses débuts succèdent des peintures marquées par l’œuvre de Robert Delaunay, avant que ne s’épanouisse l’abstraction de la période de la maturité : lignes de force et plages de couleurs s’y déploient, suivant la cadence du geste.

Du 18 juin 2011 au 3 octobre 2011
Jean Chevalier, Thème rouge et bleu,
Jean Chevalier,
Thème rouge et bleu, 1957-58.
© Lyon MBA photo Alain Basset
Jean Chevalier,
Développement mélodique, 1955.
Image © Lyon MBA - Photo Alain Basset
Bloc dossier de l’exposition
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Lyon et les arts de l'Islam

Exposition-dossier 2 avril - 19 septembre 2011
Visuel principal
Introduction

Le Génie de l’Orient, Lyon et les arts de l’Islam

Parcours de l’exposition-dossier

 

Du 2 avril 2011 au 19 septembre 2011

Au XIXe siècle, Lyon joue un rôle particulier dans la découverte des arts de l’Islam. Dans cette ville prospère engagée dans le développement industriel et bancaire, les grands bourgeois aiment à s’entourer d’objets précieux. À partir des années 1860, certains de ces collectionneurs se passionnent pour les objets de l’Espagne musulmane, du Maghreb, d’égypte, de Turquie ou encore du Proche et Moyen-Orient.
Sur le modèle des grands musées européens et sous l’influence de ces amateurs éclairés, les musées lyonnais constituent peu à peu des collections « d’art oriental » et de grandes expositions sont organisées, dans le but explicite de renouveler le regard des artisans et de favoriser ainsi la création artistique. Sous l’influence de cette vogue « orientalisante », la « mauresque » et « l’arabesque » comptent bientôt parmi les ornements privilégiés de la soierie lyonnaise.
C’est cet engouement lyonnais pour les arts de l’Islam que cette exposition propose de découvrir.

Bloc contenu

1. 1800-1850 : Découvrir / s’émerveiller

Au début du XIXe siècle, on note déjà la présence d’objets d’art islamique dans certaines collections privées ou même au Palais des Arts, premier musée de Lyon. Ces pièces, perçues génériquement comme « orientales », se confondent encore avec d’autres « curiosités ».

 

Anthelme Trimolet, Autoportrait, 1849, huile sur toile, Dijon, musée des Beaux-Arts, dépôt du musée du Louvre
Anthelme Trimolet
Autoportrait, 1849, huile sur toile, Dijon, musée des Beaux-Arts, dépôt du musée du Louvre

Si Lyon compte toujours des collectionneurs d’antiquités, artistes, érudits ou négociants montrent une inclination pour l’art dit du « Moyen Âge », entendu dans une acception très large. Leurs collections comprennent ainsi quelques pièces originaires d’un Orient encore mal défini. Un marché de l’art et de la curiosité florissant peut fournir le musée et des amateurs d’objets anciens.

Dès 1813, au Palais des Arts situé dans l’ancienne abbaye des Dames de Saint-Pierre, une grande variété d’objets appartenant à des univers différents sont exposés dans la « salle des antiques » : amulettes égyptiennes, antiquités des Indes, « fétiche » du Sénégal, vases du Pérou, porcelaines de Chine et du Japon. Dans ce pêle-mêle d’objets exotiques, se trouvent une aiguière et son bassin en céramique produits en Iran au XVIIe siècle, achetés à un brocanteur en 1810 par Jean-Claude Fay de Sathonay, maire de Lyon.

En janvier 1827, à l’Hôtel de Ville, est organisée une exposition « d’Art ancien ». Dans la salle réservée aux « curiosités étrangères » sont déjà présentées quelques rares pièces islamiques. Malgré cette curiosité pour un art nouveau, la collection d’art islamique du musée est encore modeste vers 1850 : elle est essentiellement composée d’objets ayant appartenu à deux collectionneurs, le marquis de Migieu et Jacques-Antoine Lambert, auxquels s’ajoute un lot d’objets de provenance inconnue.

 

2. 1850-1900 : Rassembler / collectionner

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’essor économique de la ville de Lyon favorise la fortune de certaines familles et le développement d’importantes collections. Le goût des amateurs pour les arts de l’Islam se précise.

 

Notables lyonnais, ces amateurs appartiennent au milieu de la soie ou de la finance. Vers le milieu du siècle, ils quittent progressivement l’ère de la curiosité et constituent désormais de véritables collections d’art décoratif. Les objets sont alors rassemblés par techniques : céramique, orfèvrerie, ivoire, textile, etc. La plupart de ces amateurs se réunissent chez le peintre et graveur orientaliste lyonnais Georges Duseigneur, devenu marchand d’art vers 1880. Il partage avec son frère Raoul, la passion des arts orientaux. Tous deux accompagnent les choix des collectionneurs, notamment parisiens, comme la marquise Arconati-Visconti.

À Lyon, parmi leurs relations, on trouve l’industriel Émile Guimet qui prépare l’ouverture d’un musée consacré aux « religions orientales » près du nouveau parc de la Tête d’Or, le docteur Raymond Tripier, le financier Prosper Holstein, Maurice Chabrières-Arlès, trésorier général des Finances du Rhône et Jean-Baptiste Giraud, négociant en soieries, futur conservateur des Objets d’art au musée du palais Saint-Pierre.

L’une des collections les plus riches de la ville est alors celle du banquier et homme politique Édouard Aynard. Exposée dans un salon de son hôtel particulier à proximité du parc de la Tête d’Or, sa collection comprend des peintures, des sculptures, des majoliques italiennes, des porcelaines extrême-orientales et divers objets et textiles islamiques.

Tissu d'ameublement à décor vert et or de feuilles de marronnier ouvertes en éventail, Lyon, Bouvard et Cie, 1900, velours coupé simple corps, liseré, lancé ; soie et fil métallique doré, Lyon, musée des Tissus
Tissu d'ameublement à décor vert et or de feuilles de marronnier ouvertes en éventail, Lyon, Bouvard et Cie, 1900, velours coupé simple corps, liseré, lancé ; soie et fil métallique doré, Lyon, musée des Tissus

3. 1850–1900 : Copier / créer

Soucieuse d’une concurrence de plus en plus forte en Europe pour le commerce de la soierie, la chambre de Commerce de Lyon cherche à renforcer les moyens de développer la créativité des artisans en proposant de nouvelles ressources notamment par la création d’un musée « d’Art et d’Industrie ».

Conçu sur le modèle du South Kensington Museum de Londres (actuel Victoria and Albert Museum), un musée d’Art et d’Industrie est inauguré le 6 mars 1864 dans le nouveau palais du Commerce de Lyon, récemment construit. Les arts islamiques figurent en bonne place dans les collections. Avec leur décor d’entrelacs et d’arabesques, ces objets et textiles « orientaux » offrent un magnifique champ d’étude de l’ornement. Ils témoignent également de la maîtrise de techniques complexes (lustre métallique des céramiques hispano-mauresques, incrustations d’or et d’argent des métaux).

À partir de 1879, une galerie du musée d’Art et d’Industrie est consacrée à « l’histoire artistique et industrielle de la fabrication des étoffes depuis les temps les plus anciens, tant en Occident qu’en Orient ». En 1890, Édouard Aynard, devenu président de la chambre de Commerce, propose de consacrer exclusivement ce musée aux collections de tissus. Il s’agit d’offrir une histoire universelle de la décoration textile et de mettre à la portée des dessinateurs des œuvres originales à étudier. La valeur éducative de ce nouveau « musée des Tissus » est une priorité, à l’heure où l’industrie de la soie est obligée de se transformer pour lutter contre la concurrence des fabriques étrangères. Puisant dans ce corpus, comme dans les répertoires d’ornements, artistes et artisans développent de nouveaux décors. Les soieries lyonnaises de la seconde moitié du 19e siècle présentées dans cette partie de l’exposition ont pour modèles des textiles persans, des arabesques hispano-mauresques, s’inspirent de la technique des velours ottomans, ou encore des décors des céramiques d’Iznik.

4. 1879–1910 : Acquérir / présenter

À la fin du XIXe siècle, le Palais des Arts est encore constitué de plusieurs musées dont les « musées archéologiques » consacrés aux objets d’art. À partir de 1878, on constate un développement de cette collection, marqué notamment par le goût pour l’art « oriental ».

En 1878, Édouard Aynard et Maurice Chabrières-Arlès sont désignés respectivement président et vice-président du conseil d’administration des musées du palais Saint-Pierre (actuel musée des Beaux-Arts) tandis que Jean-Baptiste Giraud est chargé, à partir de 1879, des « musées archéologiques » qui constituent aujourd’hui l’essentiel du département des Objets d’art. Nourris par leur expérience de collectionneurs, les trois hommes engagent une politique d’acquisition sans précédent depuis la création du musée. En créant une section d’art islamique, ils sont conscients d’entraîner l’institution dans le sillage des grands musées parisiens et européens. Édouard Aynard souhaite en effet que le musée de Lyon soit le « premier de France après le Louvre ». Selon lui, la seule manière d’y parvenir consiste à acquérir des œuvres exceptionnelles.

De 1879 à 1895, un quart des objets qui enrichissent le département des Objets d’art sont des œuvres islamiques. Les achats se font auprès de marchands parisiens ou lors de grandes ventes aux enchères. Ces objets réunis en quelques années seulement, alors que les opportunités sont encore nombreuses, constituent aujourd’hui l’une des plus remarquables collections d’art islamique en France.

 

5. 1877 et 1894 : Promouvoir / diffuser

En 1877 et en 1894, deux grandes expositions permettent aux Lyonnais de découvrir et de mieux apprécier les productions de l’art islamique.

 

Plaque de revêtement en forme d'étoile à quatre branches, Céramique siliceuse à décor de "lajvardina" (petit feu) doré sur glaçure bleue, Iran, fin du XIIIe siècle, Lyon, musée des Beaux-Arts
Plaque de revêtement en forme d'étoile à quatre branches, Céramique siliceuse à décor de "lajvardina" (petit feu) doré sur glaçure bleue, Iran, fin du XIIIe siècle, Lyon, musée des Beaux-Arts

En 1877, alors que la ville est éprouvée par une crise économique, est organisée au musée d’Art et d’Industrie de Lyon une Exposition rétrospective d’art ancien dont les recettes doivent être reversées aux ouvriers sans travail. Les œuvres présentées sont empruntées majoritairement aux amateurs de la ville. Jean-Baptiste Giraud est chargé de l’organisation et de l’installation de l’exposition, laquelle connaît un véritable succès. Pour la première fois à Lyon, des céramiques et des textiles islamiques sont exposés aux côtés des objets d’art occidentaux.

En 1894, au sein de l’Exposition universelle de Lyon établie sur le site du parc de la Tête d’Or, la chambre de Commerce organise une « Exposition coloniale » dont le cadre architectural reproduit des monuments existant dans certains des territoires annexés par la France au fil du siècle : un palais du Tonkin et de l’Annam, un palais de l’Algérie, un palais de la Tunisie. Un bâtiment de 1400 m2, à l’architecture intérieure inspirée de la grande salle de la mosquée de Cordoue, abrite une « Exposition d’art oriental » qui comprend, pour la première fois à Lyon, une section entière consacrée à l’art « musulman ». Quarante-deux particuliers et quelques institutions ont accepté de participer à la manifestation. Plus d’un millier de « précieux spécimens des arts d’Orient » sont ainsi présentés et offerts à l’admiration de nombreux visiteurs.

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Le génie de l'Orient

l’Europe moderne et les arts de l’Islam
Visuel principal
Introduction

Au cours du XIXe siècle, l’Europe découvre un nouvel univers visuel, celui des arts de l’Islam.

Le marché de l’art et les collections privées contribuent à forger un nouveau regard et un nouveau savoir à  travers les voyages et les expéditions, le développement de la photographie, les publications, les expositions.
À l’occasion de voyages, nombre de collectionneurs constituent des ensembles d’œuvres souvent spectaculaires qui témoignent de l’émerveillement de l’Occident pour l’Orient. L’exposition suggère que nous demeurons aujourd’hui les héritiers de ces nouveaux codes visuels.

 

La découverte des arts de l’Islam donne naissance à deux révélations :
- l’une, diffusée surtout par la peinture, s’inspire des décors des palais et harems pour une vision fantasmée de la fable orientaliste ;
- l’autre est portée par les théoriciens de l’ornement et certains artistes d’avant-garde. Ils recherchent dans l’art de l’islam une nouvelle esthétique qui pourrait transformer les codes de représentation occidentale. Tapis et tissus, céramiques, métaux, marqueteries de bois ou encore d’ivoire introduisent un nouveau répertoire de formes, de motifs et de techniques.

L’exposition illustre ces deux visions à travers différents parcours individuels ou collectifs : Pionniers, voyageurs, photographes ou collectionneurs sont fascinés par l’originalité de cette nouvelle culture visuelle alors même que l’histoire de la représentation est en crise.

Le parcours s’achève avec l’évocation d’un moment d’espoir utopique : celui où des artistes, comme Henri Matisse ou Paul Klee, ont rêvé, peu avant la Première Guerre mondiale, d’une fusion entre regard « occidental » et regard « oriental ».


Commissariat :

Salima Hellal, conservateur du patrimoine, chargée des collections d'objets d'art, musée des Beaux-Arts de Lyon,
Rémi Labrusse, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Paris X Nanterre.

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication/ Direction générale des patrimoines/ Service des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État.

Du 2 avril 2011 au 4 juillet 2011
Information horaires

Exposition ouverte du mercredi au lundi de 10h à 18h, le vendredi de 10h30 à 18h00.
Fermée les mardis et jours fériés. 

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Parcours dans l'exposition

Shuja'iibn Mana al-Mawsili, Aiguière, Irak du Nord (Mossoul), 1232, Alliage cuivreux martelé, gravé et incrusté d'argent et de cuivre, Londres, British Museum
Shuja'iibn Mana al-Mawsili
Aiguière, Irak du Nord (Mossoul), 1232, Alliage cuivreux martelé, gravé et incrusté d'argent et de cuivre, Londres, British Museum

1. Éveils : aux sources de l’histoire des arts de l’Islam

Les œuvres islamiques commencent à être collectionnées et étudiées scientifiquement en Europe à partir de la fin du XVIIIe siècle. On les considère d’abord comme des documents historiques et linguistiques ; progressivement cependant, leur dimension artistique commence à être prise en compte.

 

2. Études : premières approches architecturales

L’expansionnisme politique, économique et militaire européen favorise les voyages dont les artistes ont pour mission de raconter l’histoire en images. Une géographie fétiche de « l’Orient » islamique se met alors en place, où de grands pôles d’attraction – Grenade, Le Caire, Istanbul, Ispahan notamment – tiennent le devant de la scène. Cette renommée n’est pas due seulement à une aura de légende mais à des études architecturales minutieuses, animées par une passion de l’exactitude.

 

3. Récoltes : Albert Goupil, Collectionneur

Au XIXe siècle, l’afflux d’œuvres islamiques en Occident est grandement facilité par la domination impériale qu’exercent progressivement les puissances européennes sur l’Afrique et l’Asie. Précédant les musées, certains amateurs privés constituent de spectaculaires collections motivées par le culte impérieux du « bel objet », mais également par l’angoisse de voir disparaître des cultures que l’Europe moderne contribue elle-même à fragiliser. L’appropriation matérielle reflète ainsi un double désir de captation culturelle et de préservation patrimoniale.

 

Jean-Léon Gérôme, Bain maure, vers 1880-1885, Huile sur toile, San Francisco, Museum of Fine Arts
Jean-Léon Gérôme,
Bain maure, vers 1880-1885, Huile sur toile, San Francisco, Museum of Fine Arts

4. Fantasmes : les arts de l’Islam dans la peinture orientaliste

La peinture dite « orientaliste » se donne pour but de bâtir un monde parallèle, une échappée dans un rêve, qui va de pair avec un rejet de la modernité occidentale en marche : « tout excepté notre pauvre petit maigre et triste monde », comme l’écrit Jules Renard en 1889. Les arts de l’Islam sont alors enrégimentés dans la puissante machinerie visuelle de ce rêve exotique : théâtre d’automates où femmes voluptueuses, religieux exaltés et esclaves à la peau noire tournent indéfiniment sur fond de mosquées, de moucharabiehs et de palmiers. 

 

5. Reflets : les Fortuny, de Grenade à Venise

Chez le peintre catalan Mariano Fortuny y Marsal et chez son fils, le décorateur Mariano Fortuny y Madrazo, se reflètent les contradictions de l’orientalisme artistique européen. D’un côté, ils sont tributaires d’un système idéologique qui joue avec les clichés et les fantasmes. De l’autre, ils sont profondément bouleversés par leur rencontre avec ces arts qu’ils collectionnent avec passion et qui modifient leur regard.

6. Figures : le modèle des « miniatures »

Les Européens se sont attachés avec prédilection, au XIXe siècle, à l’idée trop simple que l’art islamique était hostile à la figuration des êtres animés. Cette idée permettait d’opposer un monde d’images figuratives, en Occident, et un monde sans images, en « Orient », suscitant, pour cette raison même, à la fois l’admiration et le mépris. Au fur et à mesure du progrès des connaissances visuelles, ce cliché a cependant été remis en cause.

 

Owen Jones, Moresque n° 1, projet pour The Grammar of Ornament, 1856. Encre et aquarelle sur papier. Londres, Victoria & Albert Museum. © v&a images/Victoria and Albert Museum, London
Owen Jones
Moresque n° 1, projet pour The Grammar of Ornament, 1856. Encre et aquarelle sur papier. Londres, Victoria & Albert Museum.
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vaimages@vam.ac.uk
+44 (00 207 942 2479

7. Grammaires (1) : l’Islam Arts & Crafts

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la France et le Royaume-Uni promeuvent les modèles islamiques pour améliorer la qualité – et donc la compétitivité – de leurs productions manufacturées. Par leur rationalité, ces modèles peuvent s’adapter aux systèmes de production industriels. Par leur richesse ornementale, ils doivent stimuler l’invention des décorateurs ou « designers » modernes.

 

8. Grammaires (2) : l’Islam et le rationalisme décoratif français

Le mouvement des « réformateurs » anglais, en matière décorative, a son parallèle en France, sous l’égide du rationalisme défendu par l’architecte Viollet-le-Duc. Avant tout attaché à l’architecture gothique, ce dernier encourage aussi, à partir des années 1860, des études sur les traditions non-occidentales. Il célèbre la « parfaite simplicité » des principes architecturaux et décoratifs islamiques, en s’opposant à la vision « féerique » des orientalistes, ces « partisans de la fantaisie en tout ».

L’œuvre de Jules Bourgoin, inspirée par l’Égypte islamique, témoigne de la singularité du regard de cet artiste, écartelé entre une lecture rationaliste et une appropriation subjective des ornements de l’Islam.

 

Paul Klee, Mit dem grünen Quadrat [Au carré vert], 69, 1919, Aquarelle sur papier, Gretchen & John Berggruen, San Francisco
© BPK / Réunion des Musées Natio
"Mit dem grnen Quadrat"
© BPK / Réunion des Musées Nationaux

9. Pratiques : "Renaissance orientale", les ambiguïtés d’un mythe

L’idée de « Renaissance orientale » apparaît au XIXe siècle. Elle consiste à penser que « l’Orient » peut jouer, pour l’Europe moderne, le rôle que l’Antiquité gréco-romaine a joué au XVe siècle.

Cette idée est d’abord philosophique et littéraire, centrée sur l’Inde. Puis elle se déplace vers les arts décoratifs, et fait référence à l’Islam. Les arts du feu – céramique et verre – sont particulièrement concernés.

 

10. « Révélations » : selon Matisse, selon Klee

Depuis la Renaissance, l’art européen est dominé par la question de la ressemblance dans les images : la mimésis. Au début du XXe siècle, la remise en cause de ce principe d’imitation conduit certains artistes à explorer les approches élaborées par d’autres cultures. Découvrant les arts de l’Islam, Paul Klee et Henri Matisse y puisent, chacun à leur manière, un encouragement à transformer radicalement le rapport occidental avec les images, en dépassant l’opposition traditionnelle entre décoration et représentation.

 

 

 

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Exposition Ainsi soit-il

Visuel principal
Introduction

Cette année, le musée des Beaux-Arts de Lyon choisit de donner une carte-blanche à Antoine de Galbert. L’exposition Ainsi soit-il met en regard les œuvres de 60 artistes issues de sa collection avec 7 chefs-d’œuvre du musée. Elle mène le visiteur hors des sentiers battus, en écho à la 11e Biennale d’art contemporain de Lyon.

Du 16 septembre 2011 au 2 janvier 2012

Galeriste et collectionneur d’art contemporain depuis une vingtaine d’années, Antoine de Galbert est né à Grenoble en 1955. Diplômé de sciences politiques, il devient contrôleur de gestion jusqu’en 1987, date à laquelle il ouvre sa propre galerie d’art à
Grenoble. Il est surtout connu pour sa collection d’œuvres contemporaines et d’objets ethnographiques. Son indépendance d’esprit lui permet de réunir une collection affranchie des normes de l’histoire de l’art.

En 2004, Antoine de Galbert crée La maison rouge, une fondation reconnue d’utilité publique dont la vocation est de promouvoir les
différentes formes de la création actuelle au travers de la présentation d’expositions temporaires.

Une sélection d’une centaine d’œuvres anciennes, modernes et contemporaines de sa collection seront présentées au sein du département du XXe siècle des collections du musée des Beaux-Arts de Lyon.

L’exposition souhaite mettre en valeur un dialogue entre les œuvres de la collection d’Antoine de Galbert et quelques œuvres choisies dans la collection du musée des Beaux-Arts de Lyon.

Les artistes exposés
Albert Bouts (XVe siècle), Louis Cretey, Antonio de Bellis (XVIIe siècle), Joseph-Désiré Court, Fleury Richard et Théodore Géricault (XIXe siècle). À ces oeuvres muséales, répondront celles d’artistes confirmés de la collection d’Antoine de Galbert , tels Christian Boltanski, Arnulf Rainer, Hermann Nitsch, Lucio Fontana, Dieter Appelt, Pierre Molinier, Annette Messager, Tatsumi Kudo, ou François Morellet…

L’exposition s’inscrit dans le projet scientifique du musée visant à mettre en valeur des grands collectionneurs ayant un lien fort avec Lyon.

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La presse en parle

L'Œil: "Antoine de Galbert : ma collection est un vrai bordel... L'idée de rôle social du collectionneur est un peu l'hypocrisie du moment. Une collection, on la fait pour soi".

Le Nouvel Économiste : "Une exposition jubilatoire... A mille lieues des propositions arides, l'accrochage réveille nos émotions, doutes et inquiétudes, nous entraîne vers les territoires obscurs de la magie et de la folie".

France Culture La dispute : Écoutez ci-dessous l'interview d'Antoine de Galbert, le 28 septembre dernier (8 mn)

 

France Inter L’humeur vagabonde consacrée à l’exposition Ainsi soit-il, lundi 24 octobre dernier (1h)

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